1376 - Dieppe, Dieppe, Dieppe… hourra ! (9)

Publié le par 1rΩm1

 

in  memoriam  M. N.

 

Dieppe,  Dieppe,  Dieppe…

hourra !

Journal extime

(2-8 août 2021)

work in progress

9

 

8 août 2021

Mon père me téléphone à 7 heures 47 : « Maryse nous a quittés » — formulation entre toutes la plus juste pour ce qui le et nous concerne.

Je sors d’une nuit encore agitée. J’ai rêvé de ma mère, précisément. Rêve situé à l’époque romaine. Marthe et Paul sont asservis à ma mère, domina peu amène. Marthe et Paul me communiquent ses dernières volontés, assez peu généreuses envers eux. Cependant, elle leur laisse un lieu où habiter, ainsi que quelques meubles. Mon père, toutefois, fait savoir que le revêtement du canapé — un cuir naturel sur lequel sont gravés des dessins exécutés par un grand artiste — leur sera ôté. Je réponds que, à leur place, je remplacerais par un cuir noir uni, plus moderne (!) de toute façon que pareil cubitus (!). Au réveil (?), je me dis que le « cuir naturel » était peut-être, en fait, de la peau humaine.   (Comme, quand elle est levée, je raconte ce rêve à M.-C., cela m’aide à en fixer le souvenir.)

 

Pourquoi — me dis-je — ai-je été plus bouleversé d’apprendre la mort de J.-M. que celle de ma propre mère, laquelle a pourtant à l'évidence tant compté, au point d'en être indisposé parfois, dans l’histoire de ma personnalité ? et pourquoi m’en accusé-je ?

Nous nous étions préparés de longue date, il est vrai, à sa disparition. Et sa personne elle-même avait progressivement disparu, s’effaçant pour ce qu’elle avait été au cours de sa déchéance, simple machine programmée encore pour sa survie, sans grand bonheur, semblait-il, d’exister dans sa plus simple expression…

Ma mère s’en est allée un dimanche, à l’instar de J.-M. Je pense encore — absurdement — à cette date du 08/08 [J.-M., lui, est mort un 05/05] qui paraît au numérologue imbécile une “bonne date”, laquelle m’évoque (bien sûr !) la Birmanie [où j’étais 33 (¡) ans plus tôt]…

 

Midi

J’ai quitté Dieppe, et je fais une halte à Amiens.

1376 - Dieppe,  Dieppe,  Dieppe…  hourra ! (9)

J’attends la fin de la messe pour visiter l’intérieur de la cathédrale.

1376 - Dieppe,  Dieppe,  Dieppe…  hourra ! (9)
L’ange de l’abat-voix de la Chaire

L’ange de l’abat-voix de la Chaire

Histoire de Saint Jean-Baptiste, Pierre polychrome, 1531 : prédication de Jean-Baptiste, baptême du Christ, Jean-Baptiste sa mission et montrant l'Agneau de Dieu (Dans les quatre-feuilles, histoire du saint et de ses reliques)

Histoire de Saint Jean-Baptiste, Pierre polychrome, 1531 : prédication de Jean-Baptiste, baptême du Christ, Jean-Baptiste sa mission et montrant l'Agneau de Dieu (Dans les quatre-feuilles, histoire du saint et de ses reliques)

Histoire de saint Firmin le Martyr, premier évêque d'Amiens au IIIe siècle. Pierre polychrome 1495. Prédication, baptême des Amiénois.
Histoire de saint Firmin le Martyr, premier évêque d'Amiens au IIIe siècle. Pierre polychrome 1495. Prédication, baptême des Amiénois.

Histoire de saint Firmin le Martyr, premier évêque d'Amiens au IIIe siècle. Pierre polychrome 1495. Prédication, baptême des Amiénois.

Histoire de Saint Jean-Baptiste, Pierre polychrome, 1531 : Décollation de Jean-Baptiste

Histoire de Saint Jean-Baptiste, Pierre polychrome, 1531 : Décollation de Jean-Baptiste

1376 - Dieppe,  Dieppe,  Dieppe…  hourra ! (9)
Chapelle du Sacré Cœur [décorée sous la direction de Viollet-le-Duc], peintures de Nicolle

Chapelle du Sacré Cœur [décorée sous la direction de Viollet-le-Duc], peintures de Nicolle

De tout ce que j’ai vu, le putto en pleurs restera selon toute certitude gravé dans mon souvenir.

Le tombeau du chanoine Lucas et l'ange pleureur
Le tombeau du chanoine Lucas et l'ange pleureur

Le tombeau du chanoine Lucas et l'ange pleureur

Entre-temps, j’ai déjeuné d’un sandwich dans un bar tout proche — et me suis irrité du zèle imbécile du serveur qui m’a réclamé un numéro de téléphone en raison du contexte sanitaire. Je lui ai dit que rien ne l’obligeait à pareille demande auprès de la clientèle, que personne auparavant ne me l’avait faite [peut-être, en vérité, était-ce une consigne préfectorale, me suis-je dit dans l’après-coup]…

* * *

Nous dînons en famille le soir, ma sœur, mon père et moi, attentifs chacun à l’autre — et pudiques pourtant, comme à l’accoutumée, voire davantage encore que nous en avons l’habitude. L’occasion nous est donnée, quoi qu’il en soit, de prendre en considération ce qu’il reste de matériel, de concret, d’humain à prévoir dans les jours qui suivent selon ce que peut chacun.

 

 

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