1549 - De Vienne à Vienne (7)
Au fil du Danube
Journal extime
(5 juillet - 12 juillet 2023)
7
11 juillet
Matin
De Vienne à Vienne (et mettant des pas dans des pas), il fallait bien — à bout d’une invisible chaîne —, pour cette fois du moins, que j’y revienne (tant, c’est curieux, je crois qu’il n’existe de hasard)…
J’y reviens donc. Au Belvedere d’abord, dès 9 heures 30.
J’emprunte le métro, puis le tramway (je passe devant l’Ambassade de France, que j’avais photographiée en août 2015).
Et, poursuivant à pied, j’y suis.
Pas de queue. Peu de monde. Pas même, quand je m’y trouve, devant les Klimt.
J’améliore la qualité des précédentes photographies et multiplie les clichés à loisir.
Cependant, je rate ma première prise, celle de la Flagellation du Christ de Michael Pacher, qui composait avec les Fiançailles de la Vierge, l’un des éléments du retable de l’Église franciscaine de Salzbourg.
Michael Pacher (Brunico c. 1460-1498 Salzburg), Fragments of a panel from the former high altarpiece of the Franciscan Church in Salzburg, before 1497/98, The Betrothal of the Virgin [les Fiançailles de la Vierge]
Woodcaver from South Tyrol, A Royal Saint (St Oswald ?), From st. Oswald's church near Campodazzo, c. 1500, Swiss stone pine with original polychromy
Conrad Laib (Enslingen um/c. 1410-nach/after 1460), The Crucifixion, probably from the Franciscan Church in Salzburg, 1449, Painting on spruce
(A propos de ce dernier tableau, je livre ce qu’on peut lire du cartel qui l’accompagne : Au milieu d’un paysage d’hiver glacé, une jeune femme se tortille, prise dans un arbre. Prise au piège par ses branches, son enfant tète à sa poitrine. Mais la mère lutte contre l’enfant de toutes ses forces. Dans son tableau de 1894, The Evil Mothers, Giovanni Segantini aborde le sujet controversé des grossesses non désirées. Il fonde son idée picturale sur un poème de Luigi Illica, inspiré à son tour d’une saga bouddhiste. Segantini a créé une interprétation poétique des dilemmes entourant la sexualité et la maternité féminines. Les œuvres du peintre symboliste ont été exposées lors de la première exposition de la Sécession, qui a fait sensation à Vienne. — Ce qui change des représentations surnuméraires de la femme fatale en cette fin du XIXe siècle, à laquelle n’échappe la Viviane, assez « kitsch » et presque laide, de Fernand Khnopff…)
Fernand Khnopff (Grembergen-lez-Termonde 1858-1921 Brüssel/ Brussels), Half-Figure of a Nymph ("Vivien"), 1896, Plaster, painted, on a gilded wooden base
Gustav Klimt (1862 Wien/Vienna - 1918 Wien/Vienna), The Kiss (Lovers), 1908 (finished 1909), Figures : gold leaf, gold paint (gold powder dispersed in binder), silver, platinum, plumb, oil on primed canvas (zinc paint) - Background : Composition gold (brass), glazed
Thomas Ender (Wien/Vienna 1793-1875 Wien/Vienna), The Grossglockner with the Pasterze Glacier, 1832, Oil on canvas
Koloman Moser (Wien/Vienna 1868-1918 Wien/Vienna), Stehender Jünglingsakt zwischen Felsen/ Nude Youth Standing between Two Rocks, um/c. 1915, Öl auf Leinwand/ Oil on canvas
Egon Schiele, Kauerndes Menschenpaar (Die Familie)/ Squatting Couple (The Family), 1918, Oil on canvas
Bohdan Heřmanský (Königgrätz/Hradec Králové 1900-1974 Prag/ Prague), Self-Portrait in Prague, 1930, Oil on canvas
Oskar Kokoschka (Pöchlarn 1886-1980 Villeneuve), Fred Goldman (Kind mit den Händen der Eltern)/ Fred Goldman (Child with Parents' Hands), 1909, Oil on canvas
Max Beckmann (Leipzig 1884-1950 New York), Reclining Woman with Book and Irises, 1931, Oil on canvas
De la partie haute du Belvedere, je descends en pente douce vers la partie inférieure.
Je m’amuse d’abord de cette exposition de peintures au très grand format intitulée, sans que le titre en soit usurpé, Kolossal,
Max Oppenheimer (1885 Vienna - 1954 New York), The Philharmonic, 1926-52, Oil and tempera on canvas laid down on wood, Artothek des Bundes, on permanent loan to the Belvedere, Vienna
me remémorant que R. s’était montré fortement impressionné par la peinture à effets de Frank Mackart,
Hans Makart (1840 Salzburg - 1884 Vienna), Venice Pays Homage to Caterina Cornaro, 1872/ 73, Oil on canvas
traverse ensuite la Marmorgalerie,
puis le Goldkabinett,
Egon Schiele, The Embrace (Lovers II), 1917, Oil on canvas ; Alexej von Jawlensky, (Torzhok 1864-1941 Wiesbaden), Portrait of a Woman, c. 1908, Oil on cardboard, mounted on canvas
Rudolf Hermann Eisenmenger (Simeria 1902-1994 Vienna), Self-Portrait with Palette, 1942, Oil on canvas
un couloir ensuite que peuplent des affiches d’anciennes expositions
avant de visiter le Prunkstall — les écuries du palais où, apprendrai-je ultérieurement, « les chevaux du Belvédère ont probablement bénéficié d’un meilleur hébergement que de nombreuses personnes de l’époque » —, qui abrite la collection médiévale du château.
Head of St. John the Baptist on a Platter (“Johannesschüssel”) c. 1500, Hardwood (limewood ?) with colored details
Workshop of Heintirch of Villach (?), St. Augustine, c. 1510, Limewood with remnants of original polychromy