1646 - April in Paris (again), 1
April in Paris (again)
(31 mars - 8 avril 2024)
1
— Work in progress, journal extime —
For Charles, this Prince. Since I have nothing but fond memories of him.
Dimanche 31 mars 2024, Paris
Soir
Je me disais en m’installant Gare de l’Est dans le wagon de tête de la ligne 5 que je suis désormais autrement plus familier du métro parisien que des lignes de bus à ****.
Je regardais le jeune homme près de moi et m’émerveillais de la petitesse de ses oreilles. Pourquoi donc faut-il que cet appendice généralement assez laid prenne de l’ampleur en vieillissant ? Encore est-ce sans compter les poils qui y poussent.
Les travaux sont dorénavant terminés rue Oberkampf. Il semble que la portion qui va du boulevard Richard Lenoir à l’avenue Parmentier soit devenue piétonne, ou que la circulation y soit restreinte. Rue Ternaux, la chaussée a été rétrécie afin qu’on y plante des arbrisseaux dans d’assez longs bacs de terre.
Je me suis installé sommairement dans l’appartement de F. et Pascal. J’ai mis au réfrigérateur ce que j’avais emporté pour le déjeuner du lendemain, ouvert la valise pour y prendre la trousse de toilettes, les chaussons de feutre. J’ai ôté la nappe de la cuisine pour ne pas la tacher.
Je suis sorti pour prendre un verre. Le bar le plus proche, où je vais d’habitude, était plein, dedans comme sur la terrasse dehors, malgré la température plutôt fraîche. Je suis allé jusque l’avenue de la République, mais, en voyant que les clients à l’intérieur avaient leur chaise tournée dans le même sens, j’ai compris qu’ils adressaient tous leur tête à l’écran du mur du fond : subir le retransmission d’un match m’a paru aussi inenvisageable que s’installer un établissement bondé. J’ai vérifié que le supermarché serait ouvert malgré le lundi de Pâques et rebroussé chemin. Je me suis finalement attablé dans le bar ouvert à l’angle du boulevard Richard Lenoir.
C’est là que j’écris ces notes dans le petit carnet rapporté du Musée d’art moderne de Turin. Tenir le stylo me fait mal au pouce. L’arthrose a gagné, semble-t-il, du terrain.
En vidant le sac de voyage, j’ai retrouvé la chaîne avec son pendentif, une sorte de masque de théâtre grec faisant office de pilulier, donnés par mon père, que j’ai mise autour du cou tel quelque grigri conjuratoire
— contre le mauvais sort durant le séjour ?