1714 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie ! (9)
Si au moins…
ça pouvait ressembler…
à l’Italie !
(récidive)
9
29 septembre 2024 [suite]
Milieu d’après-midi
Le téléphone est en large partie déjà déchargé, et je doute de couvrir le GaMeC (Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea) en son entier si je me livre du moins à ma rapine photographique accoutumée…
Je prends alors un verre sur une terrasse de la place qui, dans la Città Bassa de Bergame, accueille de part et d’autre la Galerie d’art moderne et la Galerie de l’Académie Carrara en livrant l’appareil aux mains d’une serveuse et de son collègue, aimables et empressés.
En fait, je laisserai la plupart du temps le téléphone en congé. Les clichés que je prends n’ont d’autre raison que de ne pas demeurer bredouille, tout en m’évoquant d’autres lieux, plus riches que celui que je visite à présent.
Ainsi de cette réplique de Canto d’amore de la main même de Chirico, toile fameuse dans l’orbe surréaliste en ce qu’elle célèbre à sa manière la rencontre de l’antique et du plus moderne, de l’imaginaire et d’un réel stylisé, tout en anticipant ce qui sera le fond de commerce de peintres postérieurs tel Dalí.
Giorgio de Chirico (Volos 1888 - Roma 1978), Calco dall'antico con guanto di gomma, 1959, Replica dell'autore del celebre dipinto Canto d'amore (1914), oggi conservato a New York, The Museum of Modern Art, Olio su tela
Cela me rappelle donc le musée homologue de Turin, où une employée à la caisse m’avait offert un carnet sur lequel j’ai couché nombre d’élucubrations depuis
Wassily Kandinsky (Mosca 1866 - Neuilly-sur-Seine 1944) Spitz-Rund, 1925, Olio su cartone applicato su tavola
— tandis que ce tableau m’évoque ma visite au Vasarely Múzeum Budapest, beaucoup plus récente.
Fin d’après-midi
Comme les visites n’en ont lieu que certains dimanches, dont aujourd’hui, je profite de l’occasion pour me joindre au tour guidé (en italien) du Palazzo Terzi.
Cependant, une participante parle bien français et me traduit quelques éléments propres à éclairer ma visite. Elle m'apprend de la sorte que le tableau représentant Suzanne au bain serait de Guido Reni [un doute toutefois me saisit, tant la toile ne me séduit guère : si j'en crois une recherche postérieure, ce serai une copie, l'épisode biblique ayant été dans tous les cas amplement dupliqué et me laissant de toute façon moins émoustillé que les vieillards mis pour nous dans la position de voyeurs ¡… Je lui préfère d'ailleurs le tableau accroché sur le même mur à droite de la cheminée dans le grand salon, fût-il d’un peintre anonyme.]
Si l’ameublement du Palazzo Terzi est souvent défraîchi ainsi que l’atteste la couverture, râpée ou ajourée, des fauteuils des différentes salles, il n’est que de contempler ce splendide parquet marqueté pour apprécier rétrospectivement la splendeur de l’endroit.
La visite en est donc intéressante, et me comble en ce que je tombe in fine (autant qu’enfin) en Stendhalie, Henri Beyle ayant séjourné dans ce palais, ce que signale une plaque apposée sur la façade extérieure.
* * *
Je retourne ensuite dans le bar où je suis allé la veille, en vue de charger une ultime fois le téléphone…