1458 - En Italie (rédicive), 1

Publié le par 1rΩm1

dei passi nei miei passi
in Italia

 

(rediciva)

 

 

1458 - En Italie (rédicive), 1

 

Journal extime

 

 (11 octobre – 21 octobre 2022) 

 

1

 

11 octobre 2022

Matin

Ce départ ressemble beaucoup au précédent en ce que j’ai donné rendez-vous à un artisan afin que soit établi un devis non seulement pour la baie à remplacer mais aussi pour les deux Velux en mauvais état de mon appartement.

Mon interlocuteur, Maxime B., est un trentenaire agréable, assez beau, en avance de dix minutes sur l’heure convenue. Nous rendons visite au jeune Erwan, à qui j’ai préalablement téléphoné dans la perspective de changer la fenêtre en simple vitrage de sa cuisine. (Plus j’écoute ce Maxime parler, plus mes antennes, vibratiles et promptes au déchiffrement de la communication, verbale ou “paraverbale”, du “sous-texte” qui s’établit d’un inconscient à l’autre, m’amènent à la conclusion que cet accort interlocuteur est possiblement gay. [Ajout du 23 février : « j’ai reconnu votre voix », lui dirai-je comme malgré moi après qu’il m’a rappelé sur mes instances afin que son équipe d’ouvriers intervienne le lendemain chez le jeune Erwan, ce qui troue notre conversation d’un blanc perceptible, avant que la conversation reprenne son cours normal. Je n’ai pourtant pas voulu le troubler en quelque façon, mais ma phrase, toute spontanée qu’elle soit, doit malgré tout relever d’une conduite de séduction, qui s’inscritcomme malgré noustout à coup de son esprit au mien…])

*  *  *

J’ai préparé depuis la veille le plus méthodiquement possible mes bagages et, cette fois, crois n’avoir rien oublié…


 

Après-midi

Le train a pris un retard de dix minutes, mais je dispose d’une avance confortable pour me rendre à l’aéroport.

Je prends le bus Place Denfert-Rochereau. A l’un des arrêts, un jeune homme, le souffle court, investit le bus : il a oublié son bagage en venant d’Orly dans le bus qui circulait en sens inverse, a couru six cents mètres à la poursuite de la conductrice afin de récupérer sa valise (« sans roulettes », explique-t-il par la suite, « avec un zip ») sans parvenir à rattraper, malgré ses arrêts, le véhicule. On le croit : les muscles sous le tee-shirt bleu clair ajusté — les tétons pointent sous le vêtement — saillent ; il est très beau, en outre (j’entame, décidément, un journée à thème ¡), et les passagers semblent tous partie prenante pour la mésaventure survenue à ce voyageur sans bagages à gueule d’ange, qui plus est, plus sportif qu’il ne s'en trouve parmi la cohorte des anges et archanges, si j'en crois la peinture de la Renaissance italienne, représentés d’ordinaire le corps effacé dans de larges tuniques, et tous participons donc à  présent à sa déconvenue. Il présente d’ailleurs des excuses à la cantonade pour le retard pris par le chauffeur, qui a incontinent prévenu sa collègue pour lui demander de s’emparer du sac en déshérence sans le détruire — et de le rapporter lors de son prochain retour à l’aéroport. L’incident, prévient le conducteur, en coûtera sans doute une amende en raison de la perturbation apportée, du retard pris pour acheminer les voyageurs (une somme de deux ou trois cents euros, précise-t-il), et le jeune homme, toujours aussi sportif et beau joueur, remercie avec chaleur au contraire son interlocuteur de ce qu’il a pu faire pour lui.

Voilà pour distraire heureusement de la monotonie des voyages, en attendant d'atterrir tout aussi heureusement ailleurs…

 

Soir

Je n’aurais pas cru cela possible : sans qu’aucune enceinte ne retienne aucun voyageur, je vais en moins d’une demi-heure à pied de l’aéroport jusqu’à la chambre où j’ai réservé, toute proche de la gare centrale de Pise. L’avion, en outre, a atterri avec une avance de vingt minutes, tant et si bien qu’il n’est que 20 heures 30 (heure à laquelle j’avais prévu de prendre un bus de ville) quand je prends possession de ma chambre et défais mon bagage !

Et je bois à présent un verre de vin blanc assez copieusement servi, Place Garibaldi sur la rive gauche (?) de l’Arno, tout en écrivant à Khadija et T. qui m’ont chacun envoyé un message trouvé à mon arrivée.

Pise, Palais Gambacorti (Hôtel de ville), 11 octobre 2022, 22 h 05

Pise, Palais Gambacorti (Hôtel de ville), 11 octobre 2022, 22 h 05

 

 

 

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