1515 - March in Paris (9)

March in Paris

Journal extime

(19 mars - 26 mars 2023)

9

23 mars 2023 [suite]

Nous déjeunons rue Daguerre. Tout en remontant, je songe fugitivement à N*** avec qui j’ai mangé là à trois reprises au moins — en regrettant que l’envie de le contacter ne soit pas toujours au rendez-vous.

Cette fois, c’est Khadija qui expose des éléments de sa biographie, concernant son existence passée en Allemagne, puis comme auxiliaire de sa vie actuelle pour sa mère.

Elle produit nombre d’anecdotes concernant son improbable et difficile carrière de représentante en fromages allemands en France. Nous nous amusons beaucoup, Judith et moi.

Nous réglons ce que nous allons faire durant l’après-midi, Khadija et moi.

J’ai reçu durant notre repas un message de FG : son devis pour la réfection de ma terrasse est prêt, un peu moins élevé que je le craignais en définitive.

Nous allons à pied en direction de Montparnasse, en passant par le cimetière. Cette fois, c’est de Francis et de la mère de Khadija, mêmement atteints par la maladie de Parkinson (je songe à Paul un instant) dont il est question. Ma marche, je le constate, s’est grandement améliorée, la douleur à la cheville ne s’élançant que par instants.

Durant un assez long appel téléphonique que reçoit Judith, nous allons de conserve, Khadija et moi, tout en devisant.

Comme la ligne 12 s’avère fermée, nous attendons avec Judith qui nous tient compagnie un bus en direction de la Place de la Concorde. La ligne s’interrompt (à nouveau !) en raison de la manifestation, et nous sommes débarqués à l’intersection du Boulevard Saint-Germain et de la Rue du Bac.

Nous poursuivons donc à pied jusqu’à l’Orangerie.

Après une demi-heure d’attente, on nous informe de l’absence de toute billetterie en raison de la grève d’une partie du personnel du musée — certaines salles (très peu) sont fermées —, ce dont nous nous amusons et réjouissons, puisque, en l’occurrence, nous est permis l’accès à l’exposition consacrée à une rétrospective de l’activité de Matisse au tournant des années trente — et que c’est pour nous la troisième occasion de gratuité de la journée.

Henri Matisse, les trois Sœurs, 1917, Huile sur toile, Cahiers d'Art 1927, n°I - 1931, n° V-VI, Paris, musée de l'Orangerie

Odalisque au coffret rouge, 1927, Huile sur toile, Cahiers d'Art 1926, n°VII- 1932, n°VIII-X, 1933, n°I-II, Nice, musée Matisse

Femme à la voilette, 1927, Huile sur toile, Cahiers d'Art 1931, n°V-VI, New York, The Museum of Modern Art Collection William

Henri Matisse, la Danse, Harmonie bleue, 1930-1931, Huile sur toile

La Danse, harmonie ocre, 1930-1931, Huile sur toile, Nice, musée Matisse

Nymphe dans la forêt (La Verdure), 1935-1942/1943, Huile sur toile, Paris, musée d'Orsay, dépôt au musée Matisse

Portrait au manteau bleu, 1935, Huile sur toile, Collection Nahmad

Le Chant, 1938, Huile sur toile, Cahiers d'Art 1939, n°V-X, Houston, Museum of Fine Arts, Collection Lewis

Nu au peignoir, 1933, Huile sur toile, Cahiers d'Art 1935, n°I-IV, Collection Nahmad

Nature morte à la dormeuse, 1940, Huile sur toile, Washington, National Gallery of Art, Collection de M. et Mme Paul Mellon

Robe rayée, fruits et anémones, 1940, Huile sur toile, Baltimore, Baltimore Museum of Art, Collection Cone

Nous parcourons les salles accessibles de la collection permanente,

Amedeo Modigliani (Livourne, 1884 - Paris, 1920), Femme au ruban de velours, Vers 1915, Huile sur papier collé sur carton

Paul Cézanne (Aix-en-Provence 1839-1906), La Barque et les baigneurs, Entre 1890 et 1897, Huile sur toile

découvrons quelques peintures à la cire d’un artiste contemporain, Philippe Cognée [dont je verrai d’autres œuvres en juin au Musée Bourdelle].

Philippe Cognée, Écrasé par la chaleur, n°3, 2023, Peinture à la cire sur panneau de bois, Courtoisie TEMPLON, Paris-Bruxelles-New York

Nous nous ressourçons ensuite devant les Nymphéas de Monet.

Puis nous suivons un trajet en zigzag en métro, en tâchant d’éviter la presse et les stations fermées. Parvenus à Oberkampf, nous retournons dans le même bar à bières que la veille.

Par l’intermédiaire du portable de Khadija, nous apprenons que les manifestations ont fait le plein, établissant même le record de participants par rapport aux mobilisations précédentes. Cela me console alors que ma cheville m’ait empêché de défiler.

Je rappelle FG. Comme je lui parle du nombre des manifestants, il me donne un sorte de blanc-seing qui m’amuse beaucoup pour me joindre aux prochains cortèges.

Nous faisons quelques courses, puis passons dans une pharmacie pour que Khadija se procure un pansement qui la soulagera du cor au pied qui la fait souffrir.

Nous dînons assez tard.