Archives GA XXXII-XXXIII
32 - « Et Christine si belle sous ses jupons blancs... »
Il y a pas mal de temps déjà que me sont données toutes sortes d’occasions de méditer aux dissymétries qui s’installent, de fait, entre les personnes – et ce, spécialement, il faut bien le dire, depuis que j’ai élu domicile sur ce site, voilà bientôt six mois.
Je ne m’attendais, certes pas, à avoir aujourd’hui une si vertigineuse, une si bouleversante confirmation de cet état des choses, de ce toujours trop raide aliment des êtres…
Cela a pris, en la circonstance, un relief particulièrement accusé, en un jeu de miroirs ironique et cruel – et certainement bien moins (cruel ou ironique) pour moi que l’aveu n’en a pu coûter à ma jeune interlocutrice, nécessairement moins caparaçonnée que je puis l’être, la peau dure à force d’être mordue…
Je peux l’écrire ici – j’ai besoin de l’écrire, de toute façon, tant pis si c’est indécent – parce que je sais que Christine (je ne l’appelle pas de son vrai nom) n’aura jamais connaissance, à l’évidence, de ces lignes-ci. J’ai pour sa déclaration d’amour un infini respect – et j’espère m’être à peu près tenu à sa hauteur, même si je ne pouvais l’honorer autrement que par des mots qui tendaient à vouloir faire table rase de son aveu. Me frappe en tout cas combien la matière rêvée a dû être pétrie et repétrie en un si long temps — plus long que le mien pour R***, puisque de sept ans. Me frappe plus encore qu’une jeune fille de quinze ans se soit amouraché d’un homme bien plus âgé qu’elle, lequel s’est lui-même amouraché à peu près au même moment, à peine un an plus tard, d’un garçon qui a aujourd’hui son âge très exactement (vingt-deux ans) — et combien tout cela est inconciliable, et impossible, et ridicule à quelque degré mais… bouleversant.
J’aurais dû voir venir cela de très loin, j’aurais dû en prévenir les effets inutiles et inutilement dévastateurs — j’aurais dû, bref, décourager le jeu. Encore aurait-il fallu en entrapercevoir les subtils arcanes. Je l’ai bien subodoré parfois, mais je n’ai rien vu assez clairement transparaître : qu’une gamine de quinze ans vous entretienne de la vie telle qu’elle la voit durant près d’une heure peut surprendre — surprend d’ailleurs et… flatte — mais je n’ai pas eu d’antennes assez fines pour imaginer – n’importe quel autre homme sans doute (j’entends : n’importe quel autre homme… hétérosexuel en l’occurrence !) aurait été plus clairvoyant que moi – tout ce qui en elle s’était cristallisé…
Ce que Christine a pu me dire (aujourd'hui) entretient bien sûr de fort étranges résonances avec ce que j’ai pu moi-même éprouver pour R***...
Pétrir ainsi la matière du rêve, la pétrir encore, attendre le Grand Œuvre sublime, espérer en voir un jour sourdre l’or idéal. Et s’étonner, aussi impossible que cela puisse paraître, de n’avoir pour autant pour l’autre aucun désir physique. S’être (donc ?) quintessencié. Et vouloir – par conséquent ! — se noyer dans la prunelle de ses yeux, comme en l’or, la matière idéale de ses prunelles (quoique l’iris, noir, l’interdise à peu près)… Et… l’aveu… impossible – car… on doit porter cela plus loin… bien plus loin… Et… le désir, en même temps, de s’élever au-delà de soi-même… Et… se sentir devenir absolument fou... ou nul... à mesure…
Et ceci : quand, lundi, Christine a posé sur le piano la partition des Amours incestueuses (j'entends : ce serait, dans un roman, cousu de fil blanc, mais il se trouve que ça s’est bel et bien passé ainsi !), — je ne sais si R*** a vu cela — j’ai cru être misérablement percé à jour dans mon désir. Mais c’était sa signature qu’elle apposait – et c’était proprement sa citation, non la mienne*
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*Or, si j’en osais une autre maintenant, je dirais : « mais pour cet amour-là… merci… et chapeau bas ! ».
33 - Sur le piano
Pas de vase sur le piano, non...
...et quelques partitions
[publié 28/12/2009 à 15:55 sur le site GayAttitude][publié 28/12/2009 à 15:55 sur le site GayAttitude]
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de : ormegris
Un tambour ?
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de : timeo
une boite de rangement pour sextoy ?
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de : ivanohe76
elle est magnifique cette boite
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de : 1rom1
C'est bien une boîte... vide de tout sextoy... vide de tout... sauf, gardée bien précieusement... de l'adresse du laqueur... Le jour où je suis riche, je m'achète le reste de la vaisselle... afin que cette pauvre boîte ne soit plus orpheline des bols, des assiettes et autres boîtes gigognes qui sont sa plus proche famille (père, fils, mère ou fille, je ne sais...).
C'était, en l'occurrence, un premier essai de photographie intégrée à une entrée de mon journal, en réponse à un message à propos de mon précédent "post". J'espère qu'elle sera vue de mon interlocuteur... Et je reste malhabile fa sol do fa...
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de : OLIFAN
...cosmos géométrique pour dragons ondulants, l'infini dans cette boite ?
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de : OLIFAN
si mi la ré similaire et si sol do fa, j'ai vendu la piano... mais pas les notes