501 - Parallèlement (journal extime) (2)
Parallèlement : Paris-Marrakech-Paris
5 mars - 14 mars 2014 (2)
Paris, 5 mars [suite]
Je retrouve avec plaisir le petit appartement de Pascal et F.
Curieusement, j’écris, je suis bien, j’oublie mon inquiétude, ma contrariété à n’avoir pas dans mes bagages l’argent du voyage…
« Curieusement ». Je lis en ce moment le journal posthume d’Hervé Guibert dont le mal-être sourd à chaque page. Il me semble retrouver mes propres tourments lorsque j’avais son âge.
Je ne veux plus connaître pareilles affres.
Et j’écris en attendant Aymeric dans un bar de la rue Saint-Denis où je suis déjà allé, façon sans doute de remettre des pas dans les pas — et me rasséréner…
* * *
Je passe avec Aymeric une soirée très agréable. Nous dînons dans ce restaurant près de la Tour Saint-Jacques où nous avions mangé un excellent cheese-cake : celui-ci n’est malheureusement plus à la carte.
J’avais reçu un SMS, qui me prévenait que devaient se produire des musiciens de jazz, et avais senti dans le message d’Aymeric une réticence. Je me suis alors souvenu que, la première fois où nous nous étions vus1 et que nous étions allés au parc de la Villette, il y avait une exposition sur Miles Davis et que Aymeric m’avait dit ne pas aimer le jazz, qui lui était étranger, une langue qu’il ne comprenait pas — m’avait-il dit à peu près alors. En fait, loin d’un jazz tonitruant — comme cela se produit parfois, du jazz ou de tout autre type de musique —, la soirée commence doucement et plaisamment avec un duo de contrebasse et guitare, auquel s’adjoignent une chanteuse (qui nous tourne le dos au comptoir) et un asiatique jouant de la trompette bouchée…
Aymeric me dit que le Maroc ne l’attire pas. Il n’est pas le seul à me dire cela… Marrakech, il est vrai, est devenu une destination de plus en plus (de plus en plus !) touristique, et je me demande moi-même encore si je fais bien d’y retourner…
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(1) De Guibert à Guibert, la boucle se trouve heureusement bouclée...