508 - Parallèlement (journal extime) (8)

Publié le par 1rΩm1

Parallèlement : Paris-Marrakech-Paris (journal extime)

5 mars – 14 mars 2014

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Album parallèle : PARIS-MARRAKECH-PARIS (2006) (4)

 

 

Je me suis promené dans le petit jardin

​Qu'éclairait doucement le soleil du matin,

Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

 

Rien n'a changé. J'ai tout revu...

(Paul Verlaine, “Après trois ans”, Poèmes saturniens.)

 

[Résumé :]

J’ai joué au jeu des différences entre ma première visite en 2006 et celle-ci. Les dissemblances ne tenaient pas qu’à la végétation, plus dense ou plus haute. Ainsi, l’on a repeint la villa elle-même d’un bleu plus soutenu, d’ailleurs moins beau dans sa nuance plus indigo.

Je l’avais déjà écrit en marge d'un montage photographique, pour remercier F. et Pascal de m’avoir prêté leur appartement :

La villa Majorelle, elle, a été repeinte dans un bleu plus violacé (qui me plaît personnellement moins que le bleu, plus dans l'esprit Matisse ou Klein que j'avais en tête — et dont témoignent, non sans déformation peut-être, les photos prises à l'époque) et pourvue de rideaux jaunes (un peu inutiles).

 

508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)

Entre-temps, j’ai poursuivi ces confrontations :

508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)

(Il y avait plus de soleil, décidément, ce 5 mai 2006...)

508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)

(On aura compris que ces confrontations n’étaient pas volontaires à l’origine, que, comme autrefois dans le bac du révélateur des photographies argentiques, l’évidence — ou the evidence — s’est mise seule à parler, à susciter le dialogue prolixe des deux albums numériques...)

508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)

 

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A ce petit jeu, toutefois, on ne saurait jouer sans dommage au plus fin...

Avançant de plus en plus du seuil de ma mémoire vers les profondeurs du labyrinthe, il m’aurait fallu affronter le Minotaure sous les espèces de R. me souriant en gros plan dans son pull marin acheté à Noirmoutier, à moins que, plus évidemment, le monstre soit (en) moi-même — ou en quelque image revenante, ou trop ancienne à regarder... Et sans nul doute d’ailleurs est-ce à moi qu’il faut imputer les coïncidences de clichés : ce qui m’a plu une première fois n’avait-il pas toutes chances de me séduire de nouveau une seconde ?

508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)
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508 - Parallèlement (journal extime) (8)
508 - Parallèlement (journal extime) (8)

 

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[31 octobre 2014]

(Je prends toutefois mon courage à deux mains, selon l’expression consacrée : je parcours l’album de 2006.

Ce n’est pas sur un banc à quelques pas de la sortie de la villa — contrairement à ce que je croyais — que R. est assis, mais sur une bordure d’allée, presque accroupi, près de plantes grasses, le toit et le premier étage de la maison chapeautant sa tête, tandis que son image occupe un plan moyen plutôt que grand.

— Et, dans cet album, il se trouve beaucoup moins de clichés de la villa et du jardin que je n’en ai pris quand j’y suis revenu [27 très exactement — contre 59 le 9 mars 2014]...

La villa est demeurée ce qu'elle était : une évidence élégante dans un écrin luxuriant. Les cactus cierges croissent imperceptiblement comme pour saluer la verticalité gracile des colonnettes qui soutiennent le toit de la terrasse. Hormis les bougainvillées de mai grimpant aux palmiers, hormis le ciel ferrugineux de ce matin de mars, la différence véritable est que, désormais, dans mon autre saison, je voyage seul1.)

 

-=-=-=-=-=-

1Ce qui n'en est pas moins une notation neutre (étant donné qu'il n'y a pas toujours lieu de s'en plaindre).

 

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