525 - Paris - Lille - Paris : journal par (r)accroc (5)

Publié le par 1rΩm1

 

Paris – Lille – Paris : journal par (r)accroc

(journal extime, 19 octobre – 28 octobre 2013)

 

Mardi 22 octobre 

Matin

Je suis devant Orsay à dix heures et demie. Je redoutais qu’en ce jour de fermeture de la plupart des musées l’attente soit longue ; mais je ne devrai patienter qu’une trentaine de minutes tout au plus avant d’entrer dans le bâtiment.

Je trouve l’exposition sur le nu masculin (Masculin / Masculin. L'homme nu dans l'art de 1800 à nos jours) médiocrement intéressante.

 

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Beaucoup d’œuvres participent d’une iconographie gay passablement convenue. J’avais oublié ce tableau d’Hyppolyte Flandrin le jeune homme au bord de la mer

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— et son avatar photographique me revient lui aussi en mémoire, découvert à l'origine en couverture d’un récit de Christopher Isherwood (peut-être l’Ami de passage, peut-être Christopher et son monde ? quoi qu’il en soit, je n’ai pas réussi à retrouver la couverture de l’édition 10/18, me semble-t-il, que j’avais eue entre les mains) jadis glané dans la bibliothèque de J.-M. 

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J'effectue quelques recherches (elles demeureront vaines pour ce qui concerne le titre de Isherwood) et tombe naturellement sur cette réplique mieux sexuée de Mapplethorpe…

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[Aussi, quelques temps après, m'amuserai-je de ce nouveau hasard objectif à moi adressé : intéressé par le propos tenu par Charles Dantzig dans son émission consacrée à les Amours interdites de Mishima, ayant lu Confessions d'un masque il y a fort longtemps — sans doute aussi par l'intermédiaire de J.-M. —, je me dis que je me lancerais volontiers à nouveau dans la lecture du romancier japonais, dont je me souvenais qu'il avait été traduit par Marguerite Yourcenar, tout en écoutant alors René de Ceccatty.

J’en parlerai ensuite à T., qui me dira posséder le roman — et bien vouloir me le prêter. Or, icône prête à tous les usages, je retrouverai, migrant d’Isherwood à Mishima, sur la couverture, le pastiche photographique du tableau exposé à Orsay en m’amusant de la coïncidence — et en apprenant (ou ré-apprenant ?) qu'il est l'œuvre d'un certain baron Wilhelm von Gloeden !

Et d'être pris doucement en otage par ces chaînes à quoi je suis toujours sensible, de trouver revivifiée sa mémoire avaient bien de quoi procurer quelque vertige !]

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D’une salle l’autre, les photographies de Pierre et Gilles, passant du format revue telles que je les connaissais à leur taille véritable, nonobstant leur dimension humoristique ou parodique, sont plus kitchissimes encore que sur papier glacé et brillent donc de tous leurs feux...

Certaines œuvres amusent, certes, d'autres évoquent des souvenirs de lectures, mais il y a assez peu de chefs d’œuvre accrochés dans ces salles. 

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Quant à la littérature d’accompagnement, elle est sans surprise non plus...

 

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Comme je suis toujours préoccupé de récupérer mes lunettes, après l’exposition, je quitte le musée : j’aurais bien aimé voir Allegro Barbaro. Béla Bartók et la modernité hongroise 1905-1920, d’autant que Bartók est peut-être mon musicien préféré et que la période mentionnée est intéressante, mais je sors en me promettant de revenir…

Je trouve alors un SMS de N*** : le restaurant où j’ai laissé mes lunettes est ouvert, après tout un jour de fermeture impromptue... Je l’appelle, laisse un message sur le répondeur : puisqu’il le propose, je lui confie le soin de récupérer mes lunettes, même si cela m’ennuie de le mettre à contribution... Quand il me rappelle, on se fixe un rendez-vous près de chez lui à 14 h 30 : il m’attendra à la sortie du métro.

De fait, il s'y trouve à l'heure dite. Nous prenons un verre dans un café donnant sur un boulevard et bavardons un peu. Il me dit ne pas trop aimer la peinture — et ne pas aller dans les musées. Je me rappelle alors que, lorsque nous nous étions vus la toute première fois, il m’avait dit être un auditif, me classant, m’avait-il semblé, parmi les visuels — ce qui d’ailleurs n’est peut-être pas faux.

 

Soir

Ce café au pied de la Gare Montparnasse encore et toujours. J’y attends Aymeric.

Il me retrace ses vacances à Vienne. Il a su trouver avec X*** les compromis nécessaires sans que cela lui coûte, et ils ont vécu dans la capitale autrichienne des jours de bonne entente.

Nous dînons dans ce restaurant italien où nous sommes déjà allés.

Nous parlons, entre autres sujets de conversation, de Charles Juliet, dont il poursuit la lecture.

La soirée glisse comme un charme jusque assez tard.

 

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