536 - À PAS COMPTÉS, journal extime (1)

Publié le par 1rΩm1

 

BRUXELLES - SÉVILLE - BRUXELLES

À PAS COMPTÉS (journal extime)

(1er - 10 mai 2014)
 

 

Jeudi 1er mai

Evidemment, en choisissant de partir de Bruxelles, je me prive de voir mes amis parisiens. Et Bruxelles, de ma province lointaine, est difficile à rallier par le chemin de fer. Et c’est à Cyril alors que je songe, qui m’avait parlé de covoiturage quand j’étais à Lille. C’est pourquoi je réserve une place dans la voiture d’un couple qui fait le voyage de *** à Bruxelles — et, pour le surlendemain, auprès d’un Espagnol qui fait le trajet de Faro à Séville…

Cette première expérience aura été très agréable. Nous sommes deux passagers, une jeune fille et moi, conduits par un couple de quinquagénaires. La conversation se fait sans peine et sans relâche durant le voyage : ainsi celui-ci aura passé très rapidement. Ils nous laissent, à ma demande, près de la gare du midi à l’heure du déjeuner, et je prends quelques repères et renseignements pour la suite : le quai où attendent les bus qui vont à l’aéroport de Charleroi — après m’être enquis des possibilités de s’y rendre en train et y avoir renoncé —, les lignes, tarifs et trajets de métro, moins simples qu’il n’y paraissait au premier coup d’œil…

J’ai aussi réservé une chambre chez l’habitant, le prix des hôtels ou des studios m’ayant paru élevé, mon séjour à Séville lui-même étant curieusement plus onéreux que si j’avais loué à Paris...

Je m’y rends donc. Je suis en avance et compte m’installer dans un café en attendant l’heure du rendez-vous avec la sœur de ma logeuse, qui doit me confier les clés. Le quartier quelque peu excentré dans lequel j’arrive manque d’animation. Tous les commerces en sont fermés. A un carrefour, en outre, je me trompe de rue, tire ma valise dans des rues en pente et finis par demander mon chemin. La pluie se met de la partie. Je trouve enfin un café ouvert, où je me réfugie.

Les déconvenues ne sont pas terminées... Bientôt installé dans la chambre que j’ai louée, je décide de profiter de Bruxelles. Je découvre que la plupart des musées sont fermés, le 1er mai — nous en avions discuté dans la voiture le matin même, ce jour férié fêté internationalement  — en France, depuis 1941, ce jour étant celui de la Saint-Philippe (Pétain)  ! — ayant pour origine la grève générale du 1er mai 1886 aux Etats-Unis (lesquels ne commémorent pas ce jour le 1er mai, ou plutôt n’en ont pas fait un jour férié, distinguant prudemment le Labor Day — qui, lui, a lieu le premier lundi de septembre — de ces événements mêmes...) —, à Bruxelles comme à Paris, en 2011, 2013 ou 2014, autorisant à mettre la clé sous la porte.

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Je flâne donc. Je photographie le Musée des instruments de musique et sa belle façade art nouveau de l’extérieur — par conséquent.

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Dans une de ces rues autour de la Grand-Place qui forment un lacis piétonnier, je trouve un bar à bières où poser mes jambes. Je commande une Delirium à la pression. Les serveurs sont débordés et annoncent à la criée le résultat de leurs efforts pour servir au client ce qu’ils ont commandé. Quand la serveuse la plus proche de moi (je me suis juché sur un tabouret avant qu’on honore ma commande) annonce : « la grande Kriek », je sais bien quelle déformation professionnelle me fait entendre la Grande guerre (Krieg et Kriek étant sans rapport mais phonétiquement appariés), ce que je me reproche aussitôt, puisque en vacances. Il n’empêche que je photographierai sur la place Brouckère une enseigne comme un clin d’œil adressé à Duncan

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— ainsi qu’une injonction comme un autre clin d’œil à ces “interlocuteurs” que je ne retrouverai que dans une dizaine de jours.

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