537 - À PAS COMPTÉS, journal extime (2)
BRUXELLES - SÉVILLE - BRUXELLES
À PAS COMPTÉS (journal extime)
(1er - 10 mai 2014)Jeudi 1er mai [suite]
Suis-je sous influence de la lecture du journal posthume de Guibert ? je ne peux m’empêcher — humour noir (involontaire ?) — de faire des rapprochements entre deux enseignes de cette rue qui part de la Grand-Place et le message qu’adresse aux passants l’enveloppe murale du bâtiment que j’aperçois en débouché de rue... (Je songe bien sûr à Alain.)
Si mon rapprochement est fortuit, celui de la vitrine du Cercueil ne l’est aucunement...
Autre signe, que je décrypte cette fois sans peine, les rues sont pavoisées autour de la Bourse, les affirmations d’appartenance communautaire se faisant de plus en plus nombreuses, semble-t-il, à mesure que nos identités sont de plus en plus insaisissables...
J’ai rendez-vous à 19 heures avec un autochtone dans un lieu qu’il m’a indiqué non loin de là. La pluie tombe, drue, impitoyable. Aussi le café est-il bondé. J’attends vingt minutes qu’une place se libère. Enfin attablé, je bois une Orval. J’attendrai vainement (quand lui prétendra avoir été sur place à 19 heures).
Toute bière et honte bues, rendu à moi-même, je lève le camp et dîne dans un restaurant indien près de la Bourse...
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Ce n’est pas dans un album photo numérique que je retrouve, cette fois, un souvenir enfoui, mais dans l’album familial des cartes postales : ma mère, il y a peu, me tend, pour me les redonner — je ne sais pourquoi, mais j’accepte, j’accueille cela pour la seconde fois avec le plus de naturel possible —, des cartes postales que j’ai pu écrire au cours de mes voyages...
Si je n’ai lu aucune de celles qu’elle m’avait rendues la toute première fois, je me sens davantage sollicité par ces cartes-ci. L’une est un paysage alpin sous la neige, postée le 30 juillet 1994 — et cosignée par Khadija. La seconde est une cathédrale de Rouen par Monet (la Cathédrale de Rouen, le portail et la tour Saint-Romain [!], effet du matin, harmonie blanche, 1894) écrite à Rouen un 22 août d’une année que ma mémoire n'a pu retrouver (mais j’incline à croire que c’était pour le centenaire de la série des cathédrales peintes, dont quatorze sur dix-sept, si ma mémoire est bonne, avaient été réunies à Rouen pour la circonstance — en 1993 ou 94, l’enveloppe ayant été perdue...). La troisième est la première que le bâtiment qui y figurait m’a amené à retourner, trouvant un air connu à son architecture, pour découvrir qu’il s’agissait du Palais Royal.
Je suis donc allé à Bruxelles pour la première fois en août 1986 (en camping-car) (avant que m'y conduise en 1987 J.-M.) — ce qu’atteste le cachet postal apposé sur le timbre à l’effigie du roi Baudoin. Et voici ce que j’y ai lu :
Lundi 10.
Après avoir fait 15 fois le tour de Liège pour être certain d’avoir tout vu (?), après un après-midi champêtre et la visite sommaire de Louvain, après une nuit sans problème près d’un champ, nous voilà donc à Bruxelles — où les musées sont fermés le lundi !
Lindsay a toujours faim ou toujours sommeil : alternativement. Tout va bien !
Bises.