543 - À PAS COMPTÉS, journal extime (7)

Publié le par 1rΩm1

 

 

BRUXELLES - SÉVILLE - BRUXELLES

À PAS COMPTÉS (journal extime)

(1er - 10 mai 2014)

BRUXELLES - SÉVILLE - BRUXELLES

À PAS COMPTÉS (journal extime)

(1er - 10 mai 2014)

 

plusieurs fois réveillé dans la nuit par des noctambules

lit 1 place superposé sur 1 lit jumeau

peur de tomber

me rendors heureusemt jusque 9 h

 

4 mai

cafés brumisateurs sous les parasols & les auvents

Giralda (cathédrale [catedral] fermée)

L’Alcazar & ses jardins

Ds le restaurant, le serveur fait les demandes & les réponses “Que tál ? — Allegro”. Il est très mignon (souriant, charmeur... bavard !)

 

 Nuit du 3 au 4 mai

Je passe une nuit agitée. Des noctambules qui passent plus haut que mes fenêtres — le studio est à demi enterré par rapport à la chaussée — me réveillent. Je dors, en outre, sur un lit étroit, superposé sur un lit jumeau que je n’ai pas déplié, d’un confort médiocre, et crains de tomber.

Je me rendors, cependant, jusque neuf heures.

 

4 mai, matin

Une fois sur pied, je m’enquiers du Séville indispensable au touriste en quête de monuments historiques et d'œuvres d’art, allant vers la cathédrale et l’Alcazar, tout en remettant à l’après-midi l’idée d’une visite, voulant me familiariser d’abord avec la toponymie et ne pas faire pièce à l’improvisation...

Placardée sur des panneaux urbains publicitaires, je découvre, amusé, la possibilité de parcours à la poursuite de trois héros littéraires, non des moindres puisque devenus des mythes de partout et d’ailleurs 

543 - À PAS COMPTÉS, journal extime (7)
543 - À PAS COMPTÉS, journal extime (7)
543 - À PAS COMPTÉS, journal extime (7)

— les légendes nourrissant des textes qui nourrissent des légendes à leur tour, toujours un peu décevantes, alors que la puissance d’imagination l’emporte sur les pauvres réalités ou les faibles reconstitutions folkloriques d’un après-coup de pacotille... C’est pourquoi je ne sacrifierai pas à ces injonctions, sauf à ce que m'y mènent sans que je l'aie cherché mes propres pérégrinations (ce qui se produira quand je passerai sous la prétendue jalousie derrière laquelle se tient Roseline au début du Barbier de Séville)...

(Ce n’est pas, cependant, à Beaumarchais que je songe en premier lieu en regardant ces circuits balisés, mais au bon mot de Vian dans Cantilènes en gelée : « Carmen la pute, cigarière (encore un euphémisme) » ! — et ce, pour m’apercevoir (après recherche !) que l’euphémisme en question ne porte pas sur « pute » ainsi que je le croyais (et qui m’am/busait), mais sur « cigarière » et, par là, la façon qu’avait (du moins, j’imagine !) l’héroïne éponyme de rouler des feuilles de tabac, déçu d'ailleurs par cette découverte et trouvant mon interpolation d'un comique plus énorme ou vachard que celui de Vian (à moins que je ne l'aie pas compris !), preuve aussi, s’il en fallait, que je n’ai aucunement, en ce qui me concerne, l’âme d’un brigadier basque, ni non plus d’un jaloux, ni même évidemment d’une danseuse pour qui se seraient damnés tous les Hérode du monde — et c'est d'ailleurs à la séductrice en transe que mon inconscient a retiré la tête quand il s'est agi de photographier son itinéraire...  — Quant à rouler des feuilles de tabac à un brigadier... j'avoue hésiter un peu, à cause de l'uniforme.)

Il fait beau et même chaud déjà : alors que je viens à peine de quitter ces chauffages dont on a pourvu récemment les terrasses des cafés français afin que puissent s’adonner au tabagisme les invétérés de la cigarette qui confient leur addiction à ces résistances électriques rougeoyantes que j’appelle par plaisanterie « des grille-pains » — ce que j’avais vu pour la première fois à Paris dans le Marais et avais trouvé pour le moins un étonnant gaspillage d’énergie puisque s'échappant en même temps que les fumées —, je découvre les brumisateurs d’eau sous parasols et auvents. Maîtres et possesseurs de la nature, nous le sommes désormais jusqu’au ridicule…

Je photographie une belle façade d’immeuble, qui reluit au soleil.

 

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