556 - À pas étourdis, journal extime (3)
À pas étourdis : Paris - Prague - Paris
(journal extime : 22 juillet - 8 août 2014)
À pas étourdis : Paris - Prague - Paris
(journal extime : 22 juillet - 8 août 2014)
23 juillet
L’album photographique est vide... jusqu’à la date du 27 juillet ! Je me demande aujourd’hui [à presque sept mois d’intervalle], si je sais où et quand j’ai vu mes amis parisiens, comment j’ai pu occuper mes journées parisiennes...
Soir
Il est 19 heures tapantes lorsque N*** sonne. Quand je lui avais téléphoné en fin de matinée et qu’il avait accepté de dîner le soir même, je lui avais proposé par plaisanterie de venir à 18 heures. N*** s’était souvenu m’avoir dit que ses amis lui fixaient rendez-vous une heure plus tôt afin qu’il ne soit pas trop en retard, avait eu son petit rire de gorge — et ne s’était pas engagé sur l’horaire. — Mais il avait tout fait pour être si exceptionnellement exact.
Il se tient bientôt sur le seuil de la porte, en jean et tee-shirt noir. Et c’est moi qui suis en retard : j’ai éclaboussé le mur de jus de tomate en ouvrant et en enfonçant le couvercle de la boîte pour en exprimer le jus. Sans cet incident domestique, j’aurais achevé déjà mes préparatifs culinaires.
Je le fais donc patienter un peu, m’activant pour faire disparaître toutes les traces de l’explosion rouge sur le mur clair.
Nous parlons de mes projets de vacances d’abord. Puis de problèmes de santé dont il m’a fait part dans ses mails en juin et quelques jours auparavant. Il ne saura véritablement qu’en août ce qu’il en est — bénignité ou malignité — des symptômes qui l’avaient fait atrocement souffrir ; à présent que les douleurs ont disparu, il n’est pas pour autant absolument rassuré, du fait d’une hérédité paternelle, elle-même héritée du grand-père paternel... En attendant, pour éviter d’y trop songer, il prospecte pour un nouveau téléphone portable, façon de se changer les idées en s’occupant à des projets futiles. Je lui raconte avoir changé de fournisseur d’accès à la faveur de ce congé de presque trois semaines où je serai absent de chez moi, de sorte qu’en rentrant tout sera réglé et que je n’aurai plus qu’à mettre en service le matériel fourni le jour même où j’ai souscrit un nouveau contrat... Il me reste à résilier celui qui me lie à mon ancien fournisseur d’accès, tout en réclamant la possibilité de pouvoir garder l’adresse électronique sur laquelle on me joint ordinairement...
Entre toutes sortes de sujets de conversation inépuisables, nous reprenons le cours de nos causeries anciennes. Nous donnons des nouvelles des uns et des autres. Il me parle de J***, en particulier. Les lovers, les garçons, les perspectives d’avenir, la nullité du présent et le poids du passé nous amènent à toutes sortes de considérations...
Je suis déçu par les poivrons que j’ai préparés — et les dénigre [je ne sais pas encore combien je faillirai à leur confection quand je verrai Yannick à la fin du mois d'août !] ; le lendemain, je les trouverai néanmoins plutôt bons — mais c’est, sur le moment, une pente (d’autodénigrement) que je dévale plus souvent qu’à mon heure au méridien des ratages, prétendus ou non...
* * *
Nous prenons ensuite un verre à la terrasse d’un café de quartier. Je m’amuse de la manière très directe (mais très civile) dont il décourage deux jeunes femmes qui ont engagé la conversation avec nous, nous croyant sans doute disponibles — à moins que (plus vraisemblablement, d’ailleurs) elles n’aient eu de vue que sur lui, leur âge étant plus en correspondance avec le sien...
Nous parlons de la façon dont le site par lequel nous nous sommes connus, qui a vécu des moments intenses et qui, pour nous, a représenté un site d’expression exceptionnel, part depuis quelques temps part à vau-l’eau. J’envisage, lui dis-je, d’ouvrir un blog à moi et lui demande s’il connaît des hébergeurs performants. Il reste évasif, m’énumérant quelques sites néanmoins. Je n’ose trop insister, mais j’aurais aimé qu’il m’apporte davantage d'aide et de lumières à ce sujet. (Je lui raconte, ce soir-là sans doute, comment le langage HTML adopté par la nouvelle mouture du site m’est incompréhensible, alors que j’en avais la maîtrise dans sa version antérieure, les balises s’étant multipliées dans leur complexité et foisonnement, et cette impossibilité d’en dominer présentation et typographie, si elle ne me décourage pas tout à fait d’écrire me frustre d'une présentation conforme à celle que j'aurais souhaité donner à mes billets...)
* * *
(Il faudra que je retienne ce que j’ai noté pour le moment : N*** n’aime pas trop la Leffe, qu’il trouve trop acide à son goût...)