563 - Janvier 2015 [journal tressé] (6)

Publié le par 1rΩm1

 

19 janvier

Cela faisait presque un an et demie que je n’avais pas vu Duncan, si j’excepte la fois où je l’avais croisé sur le champ de foire en avril dernier — l’avant-dernière occasion, tout aussi brève, étant celle où, alors que nous prenions l’apéritif Aymeric et moi dans un café au pied de la tour Montparnasse, le voyant émerger de la bouche de métro toute proche, je l’avais harponné et remorqué jusqu’à notre table !... Depuis lors et entre autres échanges circonstanciels, je lui avais envoyé un message pour Thanksgiving. Il m’avait répondu par SMS quelques jours après pour me remercier, tout en me racontant qu’il était en passe de rompre avec le « charmant copain » qu’il mentionnait en novembre 2013 pour la première fois dans l’un de ses mails et avec qui je l’avais vu en avril — et me précisant que cela était difficile et se passait très mal. Nous avions ensuite envisagé qu’il vienne dîner un soir après ses examens début janvier et finalement arrêté la date du 19 janvier.

J’avais proposé de venir le chercher en voiture puisqu’il habite V***, à cinq kilomètres de chez moi.

Je me gare sur le parking derrière le McDonald tout près de la résidence universitaire où il loue un studio de 32m2 (faveur exceptionnelle réservée aux étudiants étrangers, apprendrai-je), sans que je sache exactement dans quel bâtiment il réside. Je ne l’aperçois nulle part. Il neige et fait froid. Je l’appelle donc. Il me dit venir aussitôt. En vérité, je l’attendrai presque dix minutes, en le maudissant un peu, puisque resté à l’extérieur pour mieux guetter son arrivée. Et c’est à N*** que je songe tout en l’attendant, à l’enquiquinement des retards et au guidage téléphonique auxquels il m’a initié et habitué, en le maudissant pareillement...

 

Enfin, il est là — et je l’embarque dans ma voiture...

Dans la voiture (je ne songe pas à me vexer de l’association d’idées !), il me détaille l’accident au retour de ses vacances en Turquie au mois d’août, évoqué dans un de ses mails. Sur une autoroute allemande, peu après la frontière autrichienne, le pare-chocs de l’auto s’était détaché. Duncan, qui conduisait, avait perdu le contrôle du véhicule, lequel avait fait un tonneau — dont lui et son passager (j’apprends ainsi son nom : Antonin) étaient miraculeusement sortis indemnes. Mais moins la voiture, transformée en quelques instants en épave. Sur le moment, évidemment traumatisé, il avait refusé le véhicule que l’assurance mettait à sa disposition et, toutes formalités de police réglées, pris le train avec armes et bagages jusque Luxembourg... (Il me dira, plus tard dans la soirée, être un piètre conducteur et toujours conduire avec brusquerie. Cependant, il a repris le volant, depuis. Il me détaille un incident survenu avec la voiture de son frère ou de sa sœur — j’ai oublié le détail —, incident dont il n’était pas responsable et pour lequel la colère du frère ou de la sœur lui a paru injuste, ce pour quoi l’avait appuyé le patriarche, toujours crédité d’une grande sagesse... Je songe à ma mère, qui n’a jamais plus reconduit sur route, après le malaise qui lui avait fait quitter la route un jour de mars 1968 avec ses deux enfants à l’arrière, après quoi elle avait scié un sapin en deux, et l’avant du véhicule — une Austin Moris 1100 verte, réduite à l'état de tôle froissée et remplacée ensuite par un même modèle de la même couleur — lui ayant fracturé la jambe... 

563 - Janvier 2015 [journal tressé] (6)

Moi qui n’ai jamais eu d’accident grave, je me demande comment je réagirais si jamais je me trouvais dans pareille situation...)

(à suivre)

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article