571 - À pas étourdis, journal extime (10)
À pas étourdis : Paris - Prague - Paris
(journal extime : 22 juillet - 8 août 2014)
Samedi 2 août
Matin
En consultant les horaires indiqués par le guide touristique, je m’aperçois, puisque nous sommes samedi, que tous les lieux de l’ancien quartier juif seront fermés. Je dois changer mon programme.
Je me trouve donc quelque peu en avance sur les heures d’ouverture d’autres lieux. J’arpente un pont Charles que ne peuplent pas trop encore les touristes auxquels cette ville magnifique est livrée
© Internet
* * *
Le premier musée que je visite — le Náprstek Museum (musée des civilisations d'Asie, d'Afrique et d'Amérique) — est d’une muséographie désuète. Qui plus est, les petits cartons accompagnant les œuvres et les objets sont tous rédigés en tchèque.
Le second, le musée des arts décoratifs, où je me rends ensuite correspond davantage à mon goût.
Il est bien sûr question d’arts décoratifs, depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’art déco du XXe siècle. Sont exposées en contrepoint d’œuvres anciennes des œuvres contemporaines. Je contemple un très habit sacerdotal des XIIIe et XIVe siècles, que je n’ose photographier : la pénombre obligerait à recourir au flash de l’appareil...
* * *
Le Lidl que je découvre à la faveur d’une erreur de trajet en tramway — je suis descendu de la rame en voyant l’enseigne, puisque, de toute façon, il me faudrait retrouver ou rebrousser mon chemin — propose des produits qui me sont plus familiers que partout où j’ai pu chercher ne serait-ce qu’une boîte de conserve. Je me ravitaille donc un peu.
Je déjeune dans le restaurant indien végétarien en face du studio.
Après-midi
Je parcours le Palais Lobkowitz, négligé la veille, faute de davantage de temps.
Je m’attarde devant un très beau Brueghel et une vue de Londres par Canaletto.
Je visite ensuite la villa du sculpteur František Bilek. Les sculptures prennent des poses dramatiques, les sujets sont souvent religieux, et je m’intéresse davantage à l'ameublement.
Le musée Mucha où je me rends me déçoit de bien des façons. Tout ne me plaît pas, le prix de l’entrée est prohibitif étant donné le peu de salles — je songe au musée Tapiès à Barcelone — et les touristes, en outre, sont nombreux... Amusé d’abord par les obsessions de l’artiste, la répétition crée la lassitude, et j’abrège ma visite.
Impression d’être tout boursouflé par la chaleur.
Je parcours la galerie de la bibliothèque municipale, juste avant qu'elle ne ferme. Des vitraux qui jouent de différents verres dans la montée d'escalier retiennent mon attention.
Dans le bar gay où, en cette fin d’après-midi, malaxé par les pavés inégaux de Prague, je fais une halte, de très jeunes gens procèdent à une installation avec des ballons rouges et noirs — dont certains explosent, provoquant à chaque fois des sursauts parmi l’assistance — des roses en crépon blanches et rouges. Les très jeunes gens forment un agréable spectacle.
Soir
Je dîne dans un restaurant tchèque, devant lequel je suis passé le matin et qui a retenu mon attention. C’était sans penser qu’il y aurait là un car de touristes pour lesquels des musiciens joueraient des airs populaires. (Cela m’a rappelé une autre soirée dans un restaurant de Prague avec R. où l’on nous avait donné pareillement la sérénade...)
Les plats sont copieux, mais plus roboratifs que bons. Les choux servis avec les viandes, le blanc et le rouge, ont un goût sucré.