573 - À pas étourdis, journal extime (11)

3 août

Ce n’est plus shabbat, et je suis très tôt à Josefov, la ville juive.

En attendant l’ouverture des lieux, je parcours Maiselova.

La synagogue vieille-nouvelle, Maiselova

Je suis parmi les premiers visiteurs et commence par le cimetière juif, mais dois insister pour négliger préalablement le mémorial du souvenir installé dans l’ancienne synagogue Pinkas, première étape du parcours fléché. J’avais le souvenir de gens qui piétinaient sur les lieux et me trouve seul face aux tombes entassées où la lumière joue, bientôt rejoint tout de même, mais par assez peu de monde finalement. 

La synagogue, vers laquelle je reviens ensuite, hors les considérations historiographiques, est d’un intérêt inégal. C’est l’architecture intérieure qui me plaît le plus...

En allant ensuite d’un lieu à l’autre, je m’intéresse à quelques façades d’immeubles.

Au musée juif, plus que les objets du culte, un très beau service à verres 1900 dans une vitrine retient mon attention.

A quelques pas de l'entrée du musée, cette scultpure, inspirée de Description d'un combat, en hommage à FK, dont je ne sais quoi penser sur l'instant, m'interpelle.

Je déjeune dans un restaurant agréable et, ma matinée ayant été bien remplie, prends plaisir à cette pause.

Après-midi

Parmi les “gratuits” auxquels mon “pass” — acheté si chèrement, du moins en énergie — donne droit — après ma croisière assez ridicule — une visite en bus pour touristes pressés me paraît pouvoir faire mon affaire, qui saurait épargner mes pieds.

Nous passons ainsi près de l'embarcadère de la veille, près de ce bâtiment d'inspiration soviétique dont je ne sais non plus que penser, puis devant la maison municipale (dont j'apprendrai plus tard que, derrière l'apparence qu'elle a d'avoir deux étages, elle en compte sept en réalité, dont deux consacrés aux locaux techniques) et, après un détour par le square Wenceslas (Vaclavské náměstí), les champs-Elysées locaux, devant la gare...

Cependant, comme on nous lâche à quelques encablures du château — espace que l’on est sensé parcourir en quarante-cinq minutes ! —, je lâche moi-même le tour, préférant visiter Notre-Dame de Lorette, que je n’ai pas eu le courage ni non plus le temps de voir auparavant.

Tout ceci me plaît évidemment beaucoup... Même la surcharge baroque a quelque chose  ici d'assez élégant, tandis que les fresques autour du Memento mori, plongées dans la pénombre et que l'on découvre après avoir écarté un rideau, impressionnent véritablement...

Sensible à quelques façades baroques encore, je m'achemine ensuite vers le musée tchèque de la Musique.

L’exposition que je parcours au rez-de-chaussée, sur le même thème ou peu s'en faut que les fresques vues précédemment, ne manque pas d'intérêt.

Je photographie la maquette du Monument pour les victimes du communisme d'Olbram Zoubek — que je ne verrai que virtuellement bien après...

La première salle du premier étage est également bien « scénographiée », mais les photographies que j'en fais sont très mauvaises.

Le musée ferme, et je traverse le pont Charles...

J’achève cette journée particulièrement dense par une visite moins rapide que les fois précédentes de la gare et prends quelques clichés.

Soir

« C’est le pays de la bière, pas du vin ! » s’exclame un de mes voisins de table au moment où je dîne. Je ne trouve pas mauvais, pour ma part, les vins que j’ai bus. Et le vin au verre est bien moins cher qu’en France. Les bières brunes, elles, sont bonnes : elles sont légères et fines et, de fait, pèsent bien moins sur l’estomac que les bières belges que j’aime.