569 - À pas étourdis, journal extime (9)
1er août
Je passe la journée au château.
Je visite d'abord la cathédrale et en admire les vitraux de Mucha.
Puis j'en visite les autres bâtiments, non sans prendre mon temps.
Je m’en échappe toutefois à l’heure du déjeuner et, hors de ses murs, visite en début d'après-midi les collections permanentes du Palais Schwartzenberg, dévolu au baroque, et celles du Palais Salmovsky, voué à l'art du XIXe siècle, qui abrite dans ses murs une exposition sur le japonisme.
Je suis souvent seul dans les salles, ce que je trouve bien agréable et reposant — et me change des musées parisiens.
Même dans la galerie du château — où se trouve un magnifique Cranach, qui n’est d’ailleurs qu’un détail d’une composition beaucoup vaste —, alors qu’une foule transite de lieu en lieu, les salles sont peu peuplées.
Après revu la ruelle d'or et la maisonnette où a habité Kafka, après avoir flâné à pied au hasard des rues en contrebas du Château, j’achève ma journée par une promenade en bateau — beaucoup moins intéressante que ne l’était celle que j’ai faite à Berlin avec Khadija.
En descendant du bateau et en remontant à hauteur de l’avenue, je reconnais formellement le quai où nous avions garé le camping-car et je reconnais ensuite le palace défraîchi, très peu peuplé, où nous prenions des bières... C’est devenu un restaurant de luxe, les lieux, rénovés, ont retrouvé tout leur lustre d’origine, et j’ignore comment j’ai pu croire, me fiant aux propos de R., qu’il s’agissait d’un palace de l’époque soviétique, alors que, de toute évidence, c’est un bâtiment art nouveau (c’est lui que j’avais aperçu la veille de la tour poudrière en me promettant d’y revenir !)...
* * *
Ce matin, j’ai fait une expérience cruelle en montant sur la balance de la salle de bains : je pèse 65 kilos 4 ! J’avais peine à y croire : d’où sont venus ces deux à trois kilos indiscrets ? Peut-être l’engin se trompe-t-il, mais sa précision électronique, à la centaine de grammes près, ne semble pas pouvoir offrir cette consolation...