572 - Janvier 2015 [journal tressé] (10)

Publié le par 1rΩm1

572 - Janvier 2015 [journal tressé] (10)

19 janvier [suite]

Je l’invite donc à quitter la table.

Je m’amuse de le voir spontanément s’installer sur une portion de canapé qui est la sienne depuis le premier jour, alors que la logique voudrait qu’il se pousse et occupe une place plus à gauche pour que je m’assoie… Nous devisons encore un peu. A un moment, il lève les bras, et je vois que son pull est troué aux aisselles. Je le lui dis. Il se lance dans une déploration concernant ce pullover acheté récemment en solde mais encore fort cher, m’en dit la marque (ente-temps oubliée), lève l’autre bras, et nous devons constater que les coutures en ont été fragiles des deux côtés. Je souris, pour ma part, d’un autre détail, en constatant qu’il se rase les aisselles (je songe à Julien W, mon correspondant récent, que la pilosité des aisselles fait chavirer, ai-je appris en lisant son blog), et mon petit Américain de se lancer dans un discours hygiéniste sur les odeurs de transpirations, ce qui me rappelle notre dernière soirée où, levant les bras, il m’avait demandé s’il avait beaucoup transpiré

Il me dit qu’il a des vues sur un grand appartement dans une ruelle à trois cents mètres à peine de chez moi. Nous pourrions ainsi être voisins et nous voir plus souvent. J’en serais évidemment ravi...

Il me promet, à ce sujet, que nous nous reverrons bientôt, dans tout au plus un ou deux mois. J’ajoute un peu idiotement que, de fait, nous avons perdu du temps durant ces presque dix-huit mois, que j’ai vieilli. Il me répond que lui aussi. Je n’ose ajouter ce qu’ont d’incommensurables son vieillissement et le mien, car ce serait une autre tristesse à ajouter à l’épisode un peu sot de nos divergences de vue sur les événements récents...

Je le ramène chez lui. Il ne neige plus.

*  *  *

Dans le parking souterrain de l'immeuble en face de chez moi où j’ai une place pour ma voiture, sur ledit emplacement une Yaris blanche est garée...

Vingt minutes tout au plus entre le trajet aller et retour ont dû s’écouler. Je fais deux fois le tour du quartier avant de trouver où stationner. Je suis furieux.

J’ai l’énergie encore, une fois rentré chez moi, d’écrire au marker sur une feuille A4 un message que je plaque sur le pare-brise de la belette qui m’a pris pour le lapin de la fable : l’indélicatesse n’a pas de limites ! bravo ! Je me verrais bien, en tout cas, moins sage que le lapin de Duncan, ronger des fils électriques, ou conchier son clapier à roues...

 

 

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