582 - Pages choisies

de Erri De Luca, les Saintes du scandale, traduit de l’italien par Danièle Valin, “Folio”, 2013 :

Les femmes, ces femmes, ne chancellent à aucun moment. Aucun d’elles, qui n’ont même pas eu le réconfort d’une prophétie, d’une voix directe, n’hésite. Elles vont contre les règles et sacrifient leur exception. Leur élan est plus solide que celui des prophètes, ce sont les saintes du scandale.

(p. 36)

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La voix du messager lui avait laissé une graine d’avenir prescrit. Elle voudrait être Iosèf/ Joseph, qui aime son fils, mais qui n’est pas sa chair. Elle voudrait être son fils pour se mettre à sa place contre le bois. Telles sont les mères. Noël est une fête de mammifère blessée.

Miriam/ Marie, dernière dans la liste de Matthieu après quatre femmes mystérieusement gigantesques, offre à la chrétienté son point de départ, l’année zéro de sa grossesse hors la loi. Avant de monter dans une liste sacrée et sur les autels, avant d’être scellées dans la plus prestigieuse descendance du monothéisme, ces femmes furent remplies de grâce, force surnaturelle pour livrer seules le combat avec le monde et avec les lois des hommes.

(p. 91)