591 - Journal extime avec vue (sur l'Arno) (Florence, automne 2014) (5)
Je m’étais dit que je ne ferais pas beaucoup de photos, mais la mémoire de l’appareil s’est vite épuisée. J’ai suppléé par quelques photographies obtenues avec le téléphone portable — mais je ne suis pas habitué à ce rectangle que j’ai mal en main et à son bouton déclencheur, tant et si bien que les clichés pris ont tous une allure tremblée…
plafond à caissons du Salone dei Cinquecento ; Salone dei Cinquecento : Jean de Bologne, Florence victorieuse sur Pise ; Chambre de Laurent le Magnifique ; chambre de Cérès ; Giorgio Vasari, les quatre Eléments (l'Eau).
Devant tant de faste, je me montre sensible à la taille réduite de la Cappella di Eleonara et aux fresques délicates de Bronzino
Cappella di Eleonara : déposition du Christ ; le passage de la Mer rouge ; la manne tombée du ciel (© Internet)
— ainsi que, pour des raisons strictement inverses, à la Judith de Donatello.
Et toujours ce ciel bleu, presque sans nuage, sur Florence...
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Je fais des courses au rayon traiteur du supermarché tout proche du Ponte Vecchio pour le déjeuner. Tout ce que j’ai acheté est très bon. (Je me demande à ce propos : comment avons-nous pu si mal manger quand nous étions à Rome, R. et moi ? Je me souviens de restaurants chers, peu copieux et médiocres, sinon très décevants… Avant de partir, et pour ne pas risquer de mêmes déconvenues, je me suis fait expliquer par Aymeric ce que recouvrent les primi et secondi…)
Après-midi
Je m'offre une promenade alentie sur les bords de l’Arno (mes pas me portent jusqu'à l'Eglise de la Sainte-Trinité, puis juqu'au Palais Strozzi — qui m'évoque le Philippe Strozzi du Lorenzaccio de Musset, figure de Républicain qui seule semble trouver grâce au désabusement de Lorenzo), puis dans l’oltarno.
Je vais jusqu’à la Porta San Frediano.
Fin d’après-midi
Je me trouve à nouveau dans ce bar où je prends mes habitudes pour me connecter au WiFi de l'endroit, m'attardant à corriger d’infimes détails de mon journal extime marocain…
Soir
Je dîne non loin de Santa Croce dans un restaurant recommandé dans le guide que m’a prêté Aymeric. Je mange bien. Le service est cependant un peu rapide, et il est tôt.
J’achète une glace chez Vivoli, à mon goût bien trop sucrée. Le bar gay prétendument historique qu’indique le guide Piazza della Signoria paraît ne plus exister…
Les immenses ombres portées de la réplique du David de Michel-Ange paraissent vouloir indiquer d'autres directions à suivre, ce qui m'incite alors à rentrer, la droite étant la bonne...