593 - Journal extime avec vue (sur l'Arno) (Florence, automne 2014) (7)
27 octobre
[Les notes que je retrouve sur le petit carnet se font de plus en plus lapidaires ! En vérité, c’est toujours le cas à mesure que progressent mes séjours : je ne tiens jamais tout à fait la distance ! Peut-être le lecteur m’en saura-t-il gré !...]
Florence, matin
Je visite Ognissanti
et ses fresques magnifiques…
Puis je me rends à Santa Maria Novella, proche de la gare, devant laquelle je suis déjà mainte fois passé.
Je prends le train ensuite pour Pise…
Pise, après-midi
Que dire ? Cette tour, que l’on croit surfaite, dans sa blancheur ouvragée, resplendit à l’envi. Beaucoup plus belle qu’on ne l’avait jamais imaginé, posée sur son écrin vert, dans un espace libre où l’esprit semble souffler (et je le dis sans mysticisme aucun !)…
D’ailleurs, je m’y trouve, plus qu’à Berlin, poursuivi par des anges — aux ailes rognées ou à terre, évidemment ! —, dans une poursuite involontaire telle qu’être à terre donne à l’humilité un caractère sacré…
(Ne rien dire — surtout ! — de ces nuées de touristes qui se font photographier devant la tour et miment, à la faveur de la perspective, de la redresser d'une poussée de la main — geste bien moins herculéen que ridicule ! Je n’ose imaginer ce qu’il en serait au mois d’août et de Pise et de Florence de ces mêmes drôles, plus exaspérants que “drôles”, dans les espaces souvent saturés que j’ai parcourus !)
Il fait, à Pise, ce même vent mordant qu’à Florence. Je m’achète une écharpe en coton peu chère et plutôt jolie qui me protègera le cou.