598 - DE L’ÂGE (20) [pages choisies, 1]
de Charles Dantzig, Pourquoi lire ?, Editions Grasset & Fasquelle, 2010 :
La jeunesse et la vieillesse (il n'y a rien entre les deux) sont deux états différents du savoir. On n'est pas plus ignorant jeune, on sait autre chose et qui est aussi exact que l'indulgence qu'entraînent les arrangements pour continuer à vivre sans être broyé par les pouvoirs ; on sait que c'est le moment où jamais d'être intransigeant, tranchant, de couper dans la masse grouillante de vers de terre pour tenter de les tranformer, comme dans un conte de fées, en un bouquet de becs-de-perroquet. La vie est un conte de faits. La vie est de la prose, pas de la poésie.
(p. 73)
[précédé de :]
Les Saint-Just que nous étions sont devenus des présidents de commissions parlementaires gras et arrangeurs. On aurait dû nous décapiter à 30 ans. (id.)
Lire les rides
On ne passe pas de
à
sans qu'il y ait honte, douleur, souffrance.
On ne passe pas de
à
par le simple effet de la vieillesse. Il y faut l'amertume et la méchanceté.
Les visages sont les seuls livres réalistes.
[d'après les pages 170-172]