629 - À pas dansés (Paris-Bratislava-Vienne-Paris) (11)
2 août
Réveillé par des cauchemars. Je me rendors. Des cauchemars me réveillent à nouveau.
Au réveil, je ne sais évidemment plus de quoi il était exactement question, sinon de Pascal, d’une menace qui pesait sur lui (ou moi ?)…
Matin
Je visite le Leopold Museum (que je n'avais pu voir quinze ans auparavant, puisque le musée a été inauguré en 2001).
Comme d’ordinaire, je fais des photographies des œuvres qui me plaisent, surtout lorsque je ne suis pas certain d’en trouver une reproduction en carte postale, ou sur Internet.
Je sais bien que j’éviterai pas l’effet de la déformation en trapèze des tableaux — sauf accrochage véritablement frontal…
Aussi complèterai-je, si je les trouve, avec des reproductions sur la toile, tout en me posant la question, parfois impossible à trancher,
de la fidélité des couleurs à l’original ! Il faudrait, pour cela, une mémoire impeccable…En outre, j’aime bien, quand je fais mes propres clichés
lesquels ne sont sans doute pas davantage fidèles aux coloris de l’œuvre , contrairement aux reproductions usuelles, photographier les cadres, certains prolongeant tout à fait l’œuvre ou la mettant en valeur, spécialement les cadres élaborés à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe, le souci des arts décoratifs y atteignant alors son comble.Ce ne sont de toute façon que des à peu-près, ce ne sont que de pâles copies. Ni la pâte, ni le relief, ni le grain, ni l’irisation propres qui commandent parfois de regarder telle œuvre à telle distance, ni non plus les dimensions, ni les coloris (donc) — d’autant que les éclairages en éclaboussent souvent le vernis des toiles les plus anciennes — ne sauraient jamais être rendus, à moins qu’une anamnèse s’en ou s'y mêle, palliant toutes ces insuffisances — qui pourraient être rédhibitoires...
et me faire renoncer.
Dans mon parcours du
es gravures d'Alfred Kubin m'évoquent les "noirs" d'Odilon Redon.Alfred Kubin, Die Stunde der Geburt (l'Heure de la naissance), 1901 ; Das Pendel (le Pendu), 1901-1902 (Internet)
Ce n'est pas la première fois que Josef Hoffmann sollicite mon œil, qu'il s'agisse de meubles (je rate la photo que je fais de sa vitrine en noir et blanc, dont je n'ai trouvé nulle part trace)
de vases ou de théière, et de vitrine (donc).
Paravent : Byoubu. Japanischer Wandschirm mit dem Motiv Getreide von der Ernte (Bakushu), XVIIIe siècle
Dans la même salle, je reste en arrêt devant l'angelot et sa corne d'abondance de Bertold Löffler.
Ainsi, à côté d’un portrait de Johannez Fischer, l'artiste, photographié par Martha Fein, paraît presque apaisé
.Il m’amuse d’apprendre que Caress (Cardinal and Nun) est une œuvre doublement transgressive, puisque les jambes nues du Cardinal seraient celles de Wally Neuzil et les traits de la nonne, ceux d’Egon Schiele lui-même — et que, ai-je appris aussi entre-temps, le tableau serait le retournement du Baiser de Klimt…
Tout cela, de près ou de loin, me rappelant une lecture très ancienne de Wilhelm Reich...
Et je confronte le paysage aux corbeaux tel que l'artiste l'a transfiguré à sa “réalité” photographique...
Egon Schiele, Landscape with Ravens
En parcourant une exposition d'une artiste anglaise sous influence du peintre et qui lui rend hommage — exposition que je trouve très inégale, et franchement insipides, les déclarations de l'artiste qui en accompagnent le parcours —, je découvre cet autre nu, qui date de 1912.
Après-midi
Je visite l’Albertina, tout en poursuivant mon herbier photographique...
(à suivre)