629 - À pas dansés (Paris-Bratislava-Vienne-Paris) (11)

Publié le par 1rΩm1

 

À  pas  dansés  

(Paris, Bratislava, Vienne, Paris)

Journal extime (24 juillet-12 août 2015)

 

2 août

Réveillé par des cauchemars. Je me rendors. Des cauchemars me réveillent à nouveau.

Au réveil, je ne sais évidemment plus de quoi il était exactement question, sinon de Pascal, d’une menace qui pesait sur lui (ou moi ?)…

 

Matin

Je visite le Leopold Museum (que je n'avais pu voir quinze ans auparavant, puisque le musée a été inauguré en 2001).

 

Comme d’ordinaire, je fais des photographies des œuvres qui me plaisent, surtout lorsque je ne suis pas certain d’en trouver une reproduction en carte postale, ou sur Internet.

Je sais bien que j’éviterai pas l’effet de la déformation en trapèze des tableaux — sauf accrochage véritablement frontal…

Aussi complèterai-je, si je les trouve, avec des reproductions sur la toile, tout en me posant la question, parfois impossible à trancher, notamment de la fidélité des couleurs à l’original ! Il faudrait, pour cela, une mémoire impeccable…

En outre, j’aime bien, quand je fais mes propres clichés lesquels ne sont sans doute pas davantage fidèles aux coloris de l’œuvre , contrairement aux reproductions usuelles, photographier les cadres, certains prolongeant tout à fait l’œuvre ou la mettant en valeur, spécialement les cadres élaborés à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe, le souci des arts décoratifs y atteignant alors son comble.

Ce ne sont de toute façon que des à peu-près, ce ne sont que de pâles copies. Ni la pâte, ni le relief, ni le grain, ni l’irisation propres qui commandent parfois de regarder telle œuvre à telle distance, ni non plus les dimensions, ni les coloris (donc) — d’autant que les éclairages en éclaboussent souvent le vernis des toiles les plus anciennes — ne sauraient jamais être rendus, à moins qu’une anamnèse s’en ou s'y mêle, palliant toutes ces insuffisances — qui pourraient être rédhibitoires... et me faire renoncer.

 

Dans mon parcours du Leopold Museum, les gravures d'Alfred Kubin m'évoquent les "noirs" d'Odilon Redon.

Alfred Kubin, Die Stunde der Geburt (l'Heure de la naissance), 1901 ; Das Pendel (le Pendu), 1901-1902 (Internet)
Alfred Kubin, Die Stunde der Geburt (l'Heure de la naissance), 1901 ; Das Pendel (le Pendu), 1901-1902 (Internet)

Alfred Kubin, Die Stunde der Geburt (l'Heure de la naissance), 1901 ; Das Pendel (le Pendu), 1901-1902 (Internet)

Ce n'est pas la première fois que Josef Hoffmann sollicite mon œil, qu'il s'agisse de meubles (je rate la photo que je fais de sa vitrine en noir et blanc, dont je n'ai trouvé nulle part trace)

Josef Hoffmann, Sitzmaschine, Liegesessel mit verstellbarer Rückenlehne, vers 1906

Josef Hoffmann, Sitzmaschine, Liegesessel mit verstellbarer Rückenlehne, vers 1906

© Internet
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© Internet

de vases  ou de théière, et de vitrine (donc).

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Ma photographie d'un superbe paravent japonais du XVIIIe siècle est, elle, un peu trouble et mal cadrée.

Paravent : Byoubu. Japanischer Wandschirm mit dem Motiv Getreide von der Ernte (Bakushu), XVIIIe siècle

Paravent : Byoubu. Japanischer Wandschirm mit dem Motiv Getreide von der Ernte (Bakushu), XVIIIe siècle

Dans la même salle, je reste en arrêt devant l'angelot et sa corne d'abondance de Bertold Löffler.

Bertold Löffler, Kindl mit Füllhörnern (Putto with cornucopia), 1912
Bertold Löffler, Kindl mit Füllhörnern (Putto with cornucopia), 1912

Bertold Löffler, Kindl mit Füllhörnern (Putto with cornucopia), 1912

Dans des salles attenantes, quelque association d'idée ou quelque intérêt me vient,

Richard Gerslt, Semi-Nude Self-Portrait, 1904-1905 © Internet

Richard Gerslt, Semi-Nude Self-Portrait, 1904-1905 © Internet

qui provoque une stase de quelque moment devant telle ou telle peinture — même si je m'attarde surtout, en fait, devant les œuvres d'Egon Schiele,

Egon Schiele, Kalvarienberg, 1912

Egon Schiele, Kalvarienberg, 1912

© Internet

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Egon Schiele, Seated Male Nude (Self-Portait), 1910

Egon Schiele, Seated Male Nude (Self-Portait), 1910

ou ce qui le concerne...

Ainsi, à côté d’un portrait de Johannez Fischer, l'artiste, photographié par Martha Fein, paraît presque apaisé sur son lit de mort.

629 - À pas dansés (Paris-Bratislava-Vienne-Paris) (11)

Il m’amuse d’apprendre que Caress (Cardinal and Nun) est une œuvre doublement transgressive, puisque les jambes nues du Cardinal seraient celles de Wally Neuzil et les traits de la nonne, ceux d’Egon Schiele lui-même — et que, ai-je appris aussi entre-temps, le tableau serait le retournement du Baiser de Klimt…

© Internet

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629 - À pas dansés (Paris-Bratislava-Vienne-Paris) (11)
629 - À pas dansés (Paris-Bratislava-Vienne-Paris) (11)

Tout cela, de près ou de loin, me rappelant une lecture très ancienne de Wilhelm Reich...

Et je confronte le paysage aux corbeaux tel que l'artiste l'a transfiguré à sa “réalité” photographique...

Egon Schiele, Landscape with Ravens
Egon Schiele, Landscape with Ravens

Egon Schiele, Landscape with Ravens

© Internet

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En parcourant une exposition d'une artiste anglaise sous influence du peintre et qui lui rend hommage — exposition que je trouve très inégale, et franchement insipides, les déclarations de l'artiste qui en accompagnent le parcours —, je découvre cet autre nu, qui date de 1912.

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Après-midi

Je visite l’Albertina, tout en poursuivant mon herbier photographique...

(à suivre)

 

 

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