632 - À pas dansés (Paris-Bratislava-Vienne-Paris) (14)
3 août, après-midi [suite]
[Ce n’est que bien plus tard, grâce indirectement à une conversation avec Aymeric à mon retour de Sienne, que je comprendrai ma bévue concernant les notations prises à la hâte sur mon carnet :
Marcus Geiger artist performer imitation, répétition
PM Gemalde Galerie Cranach Lucrèce
— lesquelles ne concernent pas l’après-midi du 3 août, mais celle du lendemain.
C’est donc toute une construction erronée que j’ai faite dans l’après-coup, notamment à propos de Hans Makart, de Cranach et de Leiris, ma mémoire défaillant sans que je le perçoive…
Je ne sais plus désormais ce que j’ai pu penser des peintures de Makart. Celles que j’ai trouvées sur la toile ne me plaisent guère ; j’aurais pourtant tendance à penser que les œuvres vues sur place avaient sollicité mon intérêt d’une façon quelconque…
Quoi qu’il en soit, j’aurai pensé à Leiris, mais le lendemain, en voyant de fait une Lucrèce de Cranach — une autre que celle du musée de Dresde — à la Gemaldegalerie (cette dernière confondue dans mon souvenir avec le musée d’histoire de l’art de Vienne [Kunsthistorisches Museum] — et c’est là qu’intervient Aymeric), où sont d’ailleurs conservés d’autres Cranach, mais tout aussi bien devant une toile du Titien représentant Judith et Tarquin ou face à ce portrait d’un certain H. F. Monogrammist représentant un homme de trente-quatre ans…]
* * *
Je parcours les jardins du Belvedere, pour me rendre dans le musée du Bas-Belvédère
— où je retrouve l’original du pêcheur (sans son trident) de l’avant-veille.
Sensible aux sculptures de femmes transformées en torchères de Josef Heu, les photographies que j’en prends sont néanmoins floues, et je n’en trouverai pas de trace sur Intrenet…
Quand, de retour, je passe devant le pavillon Secession, il est trop tard pour le visiter.
Il en va de même pour la Postsparkasse d’Otto Wagner, d'un tout autre style que les immeubles du même vus précédemment…
Il n’importe — puisque j’aurai le loisir de revenir, ce que je réserve aux jours à venir.
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Il commence à faire chaud… Cet “événement” absorbe toutes les pensées, lesquelles s’amenuisent jusqu’à l’insignifiance… (Je saurai — mais bien plus tard — que cette hausse des températures a provoqué des sudations en rapport avec l’otite que je ramènerai de Vienne…)
Parti pour prendre un verre dans un bar gay, les indications que j’avais lues devant être erronées, je découvre un marché, puis une place où l’ombre est de bon augure, de même que le souffle d’air frais qui la parcourt. Je m’y arrête et y prends un verre de vin blanc.
— Et je m’y sens mieux que dans n’importe quel bar gay ou gay-friendly du monde et n’ai donc aucune espèce de regret de n’avoir pas déniché l’adresse pour laquelle je m’étais mis en route (à moins — pensée de l'après-coup — que ne s’y fût trouvé l’air conditionné ?)…