688 - Dans le labyrinthe : de Paris à Fès à Paris (3)
[5 février ai-je écrit alors que nous sommes bel et bien le :]
5 avril
[peut-être avais-je envie de retourner à Palerme — si la Zisa, elle, m’avait donné envie du Maroc ?]
Matin
J’ai reçu un message de Duncan. Il est « en plein déménagement » et propose que je le recontacte sans garantir que nous pourrons nous voir quand je reviendrai de Fès.
Je reçois un autre message, de Judith. Elle me prévient qu’elle va venir faire le ménage dans l’appartement. (Cela me dispense donc de m’y mettre. Je nettoie tout de même les pans de la cabine de douche, le lavabo et les toilettes, ainsi que le sol de la salle d’eau.)
Midi
Judith est bientôt là, qui s’active — et découvre une fuite d’eau sous l’évier. Elle entame une déclinaison des affres du propriétaire livré aux locataires insoucieux — et je songe alors à B., qui, certes, n’a pas de locataire, mais préférerait l’être restée !
Je propose de prendre un café. Elle n’a pas mangé (aurait-elle prévenu plus tôt, je n’aurais pas acheté le sandwich que j’ai prévu pour le déjeuner — que je mange le plus proprement possible afin de pas faire de miettes sous la table, pendant qu’elle se collette avec l’éponge, le seau, la serpillère et le balai — et nous serions retournés dans le restaurant indien près de la gare du Nord où j’ai dîné l’avant-veille avec N*** et Fred), et nous nous installons sur une terrasse au soleil où elle commande une salade.
Chauffés ainsi agréablement, la question surgit de savoir quelle température m’attend au Maroc. Je consulte la météo : il fait 13 degrés à Fès, c’est-à-dire qu’il fait moins beau qu’à Paris !
Après-midi
L’heure tourne, et il est pour moi temps de tirer mon bagage dans les couloirs de métro, puis de prendre un bus et d’aller jusqu’à l’aéroport.
J’ai la mauvaise surprise à l’aéroport d’apprendre que ma valise n’est pas prise en charge à l’aller, mais seulement au retour. Je dois payer cinquante euros pour régulariser la situation et la faire mettre en soute.
Soir
De fait, il fait plus frais à Fès qu’à Paris. (Il a plu dans la journée.)
Un taxi m’attend.
Nous allons nuitamment à travers des rues larges très peu peuplées sur un trajet qui me paraît long. Nous pénétrons ensuite dans la Médina en décrivant un court trajet.
Sur place, une belle surprise m’attend : le studio que j’ai loué se trouve dans un palais (je m’apercevrai le lendemain que la pièce principale, pourvue d’un étage où se trouve la cuisine à laquelle on accède par un escalier latéral en bois et flanquée d’une grande salle de bains, n'est éclairée que par une très petite fenêtre à plus de trois mètres de hauteur au-dessus de la porte ; mais on est tout de suite à l’extérieur, où sont disposées une table et deux chaises, et l’on peut ouvrir l’un des battants de la porte pour faire entrer la lumière à qui mieux mieux). L’endroit est meublé à la marocaine.
Mon logeur — un quinquagénaire de forte stature mais à l'allure d'un père de famille débonnaire — s’escrime à vouloir faire fonctionner la télévision par satellite, sans y parvenir. Je le rassure : je ne suis pas venu au Maroc pour regarder la télévision française, et seul importe le bon fonctionnement du WiFi, que je vérifie sur le moment.