690 - Dans le labyrinthe : de Paris à Fès à Paris (4)

Publié le par 1rΩm1

 

Dans le labyrinthe : de Paris à Fès à Paris

journal extime (3-15 avril 2016)

6 avril

Matin

Sommeil entrecoupé. Réveillé par la première prière du matin, diffusée par haut-parleur d’une mosquée vraisemblablement toute proche. Cela dure plus d’un quart d’heure — et s’achève par un répons de deux voix masculines qui finissent (me semble-t-il) par s’entremêler, l’une très grave, l’autre plus haut perchée.

Je parviens tout de même à me rendormir — et, me trompant d’heure (ce dont je m’apercevrai plus tard), ajoutant une heure au lieu de la soustraire, me lève sans avoir eu mon compte de sommeil.

J’entreprends une promenade dans les ruelles de la médina en suivant un trajet rectiligne à des fins de repérages. Sans plan, je reste prudent, et, au bout de trois quarts d’heure, rentre à mes pénates marocaines, non sans avoir acheté une bouteille d’eau minérale.

Une fois rentré, je crois trouver sur l’un des plans du guide l’itinéraire que j’ai suivi.

 

Après-midi

J’ai joui de la Medersa Bou Inaniya seul un long moment après que deux groupes de touristes s’en sont allés. Lieu propice à la contemplation, que j’ai aussi photographié sous tous ses angles sans me lasser (encore ici, n’en délivré-je qu’une partie !). — Lieu que je quitte à regret…

690 - Dans le labyrinthe : de Paris à Fès à Paris (4)
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690 - Dans le labyrinthe : de Paris à Fès à Paris (4)
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En revanche, traqué par les gardiens du musée Batha, je n’ai pu photographier que le jardin.

 

690 - Dans le labyrinthe : de Paris à Fès à Paris (4)
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690 - Dans le labyrinthe : de Paris à Fès à Paris (4)

[les deux dernières photos, parmi d'autres, très belles, ont donc été trouvées sur le site, très riche, d'un guide de Fès.]

Soir

J'ai noté, toute proche du studio, l’adresse d’un restaurant que recommandent les guides emportés avec moi. Les prix en sont élevés pour le Maroc, mais j’ai les pieds fourbus après mon après-midi dans les souks de la Médina, et cette proximité et la bonne chère  achèvent de me persuader de m’y rendre.

Le restaurant panoramique se trouve au haut d’un hôtel édifié pour une clientèle très aisée. Je dois patienter au bar en attendant qu’une table se libère. Je me fais servir un verre de vin blanc à un prix plus élevé que sur les grands boulevards parisiens.

La vue donne sur une route à quatre voies très éclairée.

Enfin, je peux m’installer dans la salle de restaurant. Un premier malentendu se tisse avec la serveuse : je voulais prendre un second verre de vin blanc avec le poisson, et non pas dès l’entrée ; j’ai, par ailleurs, décliné sa proposition d’une bouteille d’eau ; elle comprend que je ne veux plus boire — et retire, avec un peu de colère dans le geste, tous les verres posés sur la table… Les légumes grillés qu’on me sert ensuite sont curieusement épicés… et salés ! — à tel point que je m’interroge : aurait-on voulu me donner le regret de n’avoir pas commandé d’eau ? je chasse de mon esprit, cependant, une telle pensée paranoïde…

La suite, cependant, ne sauvera pas ces premiers sentiments rebutés. On m’avait prévenu : la cuisson de la dorade prend du temps, mais ma faim s’aiguise à mesure, de même que ma mauvaise humeur…

Le dessert que j’ai choisi enfonce le clou du mésespoir d’avoir les papilles enfin ravies. La crème brûlée est non seulement trop sucrée, mais elle est presque liquide. La « quenelle de glace » qui m’avait intrigué est tout bonnement une boule de crème glacée à la vanille posée sur cet appareil qui s’apparente à une crème anglaise versée sur un étagement de mêmes saveurs, à ceci près que le palais atermoie entre le moins (la glace) et le plus sucré (la prétendue crème brûlée) des deux vanilles !

Cependant, quand on me présente l’addition, je me crois vengé puisque l’on a omis de me compter le dessert, et j'espère donc — à moindres frais — me faire justice d’un repas si médiocre : je paie donc au plus vite ; mais je suis rattrapé par un garçon alors que l’ascenseur n’est pas encore parvenu à ce dernier étage de la gastronomie ; et c’est avec une fort mauvaise grâce en vérité que je m’acquitte de la différence. Cependant, l’idée ne me vient pas, plutôt que de manifester ma mauvaise humeur à ce propos — on ne m’aurait pas ainsi poursuivi dans un restaurant français et je réagis à l'extrême aussi sur ce point, sans que (faut-il le dire ?) intervienne pour autant quelque pensée xénophobe —, de dresser une liste de doléances sur les défauts de chaque plat. Au moins m’aurait-elle défoulé — et délesté d’une part de mon dépit !

(Je ne sais pas encore que je trouverai bientôt une table d’hôtes propre à me consoler de ce déboire...)

 

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