747 - Romana saltatio (Paris-Rome-Paris) (6)
Romana saltatio
(Paris-Rome-Paris, 20 octobre – 2 novembre 2016)
Journal extime en écho
[Paris-Porto-Lisbonne, 10-23 février 2017]
VI
25 octobre
Matin
Je visite, avec toute la lenteur souhaitable, la Villa Faresina : la loggia de Galatée, la loggia d’Eros et de Psyché, à l'étage, la salle des Perspectives, celle des Noces d’Alexandre et de Roxane (oserais-je dire que, nonobstant la finesse et la délicatesse du dessin, j’ai préféré ces fresques-ci, de Sodoma, au Triomphe de Galatée de Raphaël ? : quelque chose du plus hardi, de plus distancié aussi, s’y lit). Je laisse s’écouler hors des salles les élèves venus visiter les lieux avec leurs professeurs. Sans eux, l'endroit serait presque désert.
La Galleria Corsini est fermée, mais une exposition dans la bibliothèque est en accès libre.
Mes pas me portent ensuite jusque Santa Maria in Trastevere.
J’achève ma matinée par la Basilica di Santa Cecilia in Trastevere
— et suis un peu déçu par les fresques du Jugement dernier par Pietro Cavallini.
Après-midi
Après une pause de presque deux heures durant laquelle j’ai déjeuné, je me rends au Palazzo Massimo, où je retrouve une statue qui m’est familière, pour l’avoir vue en compagnie d’Aymeric au Grand Palais pour le bimillénaire de la mort d’Auguste…
C'est à N*** que je pense devant, parmi d'autres, cette mosaïque de perruches (ou de perroquets ?).
Je m'arrête longuement devant de très belles fresques, maritimes et champêtres.
Je ne le sais pas encore, mais Antinoüs va venir hanter mon séjour. Je m'amuse que, dans la scénographie qui leur est réservée, les bustes d'Hadrien et de l'éphèbe, ainsi que je l'écrirai à Aymeric et à T., ont l'air devant l'éternité de se bouder.
Et puis je m'abîme dans la contemplation de sculptures jetant le trouble sur des hommes entre eux, ou sur quelques “mâles” et autres créatures — comme on dit aujourd'hui — "intersexes" ou plus précisément “genrées”...
Je visite ensuite les thermes de Dioclétien
et rallie à pied la Fontaine de Trévi, où, à sa demande, je photographie un petit couple de jeunes gens massé là comme nous l’étions tous…
Achevant ma promenade dans les environs, je suis sûr d’avoir retrouvé le gantier où, il y a une quinzaine d’années, j’avais acheté une paire de gants, qui s’est trouée, à force d’avoir été portée depuis, l’hiver dernier.