752 - Romana saltatio (Paris-Rome-Paris) (10)
Romana saltatio
(Paris-Rome-Paris, 20 octobre – 2 novembre 2016)
Journal extime en écho
[Paris-Porto-Lisbonne, 10-23 février 2017]
X
27 octobre [suite]
Après-midi
Il ne se trouvait presque personne Place d’Espagne…
Parti pour voir l’appartement de Mario Praz — dont j’ai lu jadis la Chair, la Mort et le Diable —, je dois attendre dans le hall de l’immeuble d’être pris en charge par un guide...
La visite en est gratuite, ainsi que d’ailleurs le matin pour la Villa Torlonia, je n'ai su pourquoi : comme, à sa demande, j’avais dit à la jeune fille à la caisse que j’étais parisien — c’est elle-même qui avait pré-orienté ma réponse —, elle m’avait accordé une exonération de billet.
Mon cicérone m’assène, en un anglais que je comprends mal, des considérations sur les goûts du maître, dont je constate qu’il collectionnait à l’envi les objets kitch et avait une obsession pour les meubles Empire.
Des ouvriers venus là pour vérifier des alarmes requièrent mon accompagnateur, qui me laisse proprement en plan — et terminer seul la visite.
* * *
Je découvre par hasard les trois Caravage de San Luigi dei Francesi, triptyque consacré à saint Matthieu dont je rate la prise photographique, non sans m’être prémuni de pareil ratage en achetant des cartes postales.
Je poursuis cet itinéraire caravagesque en rendant visite ensuite aux deux tableaux de la Basilica di Santa Maria del Popolo, consacrés eux à saint Pierre.
— qu’il faut éclairer en payant ! (Des touristes s’en chargent pour moi.)
Entre-temps, je vais revoir le Panthéon, puis la crypte Balbi.
* * *
Je le constate au retour : les transports s’avèrent — décidément — aléatoires et presque toujours bondés. La circulation automobile romaine est dense aussi.
Je m’amuse de constater que, tous les quelque cent ou deux cents mètres, des bornes à verre et autres déchets ponctuent le paysage urbain — et songe à mon séjour à Palerme, où j’avais eu bien du mal à dénicher une benne où vider quelques bouteilles.
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(en écho)
[Lisbonne,] 23 février [2017]
Après-midi
Si Ribera est allé en Italie, le Caravage n’est jamais allé au Portugal… [Je devrai patienter encore pour le retrouver à Syracuse…]
Il m’a manqué de voir l’une de ses toiles pour ponctuer mon séjour, mais je me console avec quelques toiles issues de l’atelier de Ribera, que je retrouve, lui, d’étape en étape assez souvent — tout en songeant (toujours) à Francesco
— et me console encore davantage avec, quoique plus tardive, une extraordinaire extase de saint François par Luca Giordano.