769 - Fado fandango (7)
Fado fandango
Journal extime
(Paris – Porto – Lisbonne - Paris, 10-23 février 2017)
VII
17 février
Je m’accorde toute une journée où je prends mon temps, où je flâne dans les rues de Porto.
Je rencontre d’abord, sans les avoir cherchés, le musée et l’église de la Miséricorde.
Dans sa représentation symbolique du sang du Christ qu’on recueille, le Fons vitæ, attribué à Colijn de Coter, heurte un peu notre bon sens agnostique contemporain de par l’excès de l’image, celui-ci exaltant pourtant l’idée paradoxale de son titre...
A travers un oculus on voit la cathédrale, et j’ai une pensée pour le jeune homme de l’avant-veille à l’office du tourisme.
La salle de la sacristie m’impressionne beaucoup.
Après-midi
Je déjeune dans l’appartement.
Après avoir, non sans difficulté, publié deux articles sur Overblog (dont le “repost” du numéro LXVIII de GA), je me mets à nouveau en route.
Je cherche d’abord le magasin de porcelaine dépositaire de la marque des faïences dont j’ai remarqué deux plats et dont je m’étais dit qu’ils pourraient plaire à F. et Pascal ; mais la vendeuse, après vérification, me dit n’avoir pas le service en magasin.
Les offices sont nombreux en semaine dans certaines églises (pas moins de quatre dans l’église des Carmes), je suis empêché de visiter les lieux (baroques et dorés) : j’y reviendrai plus tard peut-être, si mes pas m’y portent.
C’est au Museu National Soares des Reis que me mènent ensuite ceux-ci.
Soares des Reis est un sculpteur qui a donné son nom à l’endroit (outre des commandes dues, j’imagine, à sa renommée, il sacrifie beaucoup à l’allégorie en pleine époque symboliste).
Beaucoup de peintres me sont inconnus : pourquoi faut-il penser pour autant que tel peintre indigène paraît donner dans le pittoresque ?
L’essentiel du fonds est constitué de peintres du XIXe siècle.
Certains ont fait leurs armes à Paris. Leur impressionnisme en fait un terrain plus abordable. (Je donne dans la cuistrerie, décidément !)
Au haut d’un escalier, ne manque pas de sel cette sculpture monumentale, beaucoup plus récente, qui, déniant toute post-histoire, en appelle au poids de l’histoire au contraire, dans l’attente d’un Don Quichotte à venir…
Pedro Valdez Cardoso, O peso da historia, [adhésive tape, fibreglass, wood, MDF, plastic, textile, polyuréthane and rubber thread] 2007, 300 x 150 x 100 cm
A l’extérieur, dans la cour, les camélias (simples, doubles et triples) sont désormais défleuris : ce sont des arbres ici, pas des plantes d’appartement, ni des arbustes de jardinets.
Leurs fleurs et boutons ont déjà chu. Dans un arbre, j’avise une fleur orpheline que je photographie.
* * *
Je vais rechercher les chemises dont les manches ont été raccourcies.