778 - Journal d'un conscrit (16) [in memoriam J.-M.]
Paris, le 14 janvier 1984
Chers tous deux,
Une image du Désir masculin quelque peu trop codée peut-être ? — en principe encodée avec marées montante, orgasme et galets, algue, iode et sel. (Bref, j’en avais assez de m’avaler de l’asphalte parisien pour trouver autre chose… L’on fera mieux une prochaine fois.)
Week-end parisien — donc. **** ne me manque pas autant que je l’avais craint. Mais je n’ai pas bien la conscience des quarante-huit heures qui s’offrent à moi. (La semaine qui vient de passer s’est avérée plutôt difficile : entretien auto, tir et défilé en ayant été les principaux points noirs, sombres, sombres.) J’ai prévu quelques films dont j’ignore si j’aurai assez de courage pour m’y rendre passionnément : j’ai comme un manque d’énergie — et d’argent. Parisian life. La conscience en est décalée.
Je serai normalement prochainement à ****. Je vous y verrai, j’espère. Il faut inventer une patience d’une petite semaine, c’est tout. Je vous embrasse en attendant.
Romain
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Un point m'intrigue aujourd'hui, qui demeurera une énigme.
Si j'étais à Paris le 14 janvier 1984, le jour du vingt-cinquième anniversaire de J.-P., je devais être chez lui.
Est-ce parce que J.-M. et Pascal savaient très bien cela que je ne le mentionne pas ?