790 - S i c i l i a n a (6)

Publié le par 1rΩm1

 

 

S i c i l i a n a

 

 

PARIS - SICILE - PARIS

 

 

Journal extime (7 - 21 avril 2017)

 

 

6

 

 

13 avril

Matin

Je suis réveillé et levé tôt. J’écoute les informations (ce que je n’ai pas fait depuis mon départ) sur Internet.

Je reste en quête d’une liaison quelconque entre Taormine et Agrigente afin de pouvoir voir les temples de la Vallée des temples dimanche ou lundi prochain.

 

 

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Je me rends  ensuite à l’office du tourisme pour savoir tout d’abord où trouver un supermarché et, par ailleurs, que faire à Toarmina ou dans les environs. Car je n’en sais à peu près rien, étant venu ici sur la foi de propos tenus par M.-C., qui m’avait vanté la beauté de l’endroit — puisque refusant toujours de trop préparer mes voyages, et ce, dans l’idée de n’en rien déflorer, n’ayant donc rien cherché à propos du lieu, pour mieux le découvrir sur place et laisser l’espace à de possibles impulsions (sans savoir encore que des souvenirs anciens de lectures ou d'images avaient pu jouer).

 

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Je parcours la rue piétonne du centre, en plein jour cette fois, avec toute une flânerie voulue.

Dans une agence, je me renseigne sur une expédition jusque l’Etna. Je ne suis pas certain que la formule à 33 euros qu’on me propose ne consiste pas à déposer le chaland au pied du volcan, et qu’il n’en soit pas pour ses frais — c’est-à-dire des frais supplémentaires : les propositions qui transportent plus loin le touriste sont tout de même autrement plus chères… Je me dis — à tort ou à raison — que j’ai déjà approché un volcan en Indonésie, et que les marchands d’aventures ont beau jeu de transporter ainsi des touristes d’un simple point à un autre.

 

Je trouve le supermarché indiqué par mon interlocutrice de l’office du tourisme et fais des courses.

Je déjeune ensuite dans l’appartement d’un plat préparé d’aubergines à la sauce tomate et au fromage bien meilleur que je ne l’imaginais.

 

Fatigué sans doute du voyage de la veille, je plonge dans une sieste de près d’une heure.

 

Après-midi

Je visite le Théâtre antique qui ouvre à mes yeux et à ma tête non seulement des ressources infinies d’imagination, mais, beaucoup plus concrètement, à gauche, une superbe vue plongeante sur la mer —

 

 

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tandis que, si je lève les yeux, à droite, sur la ville et l’Etna, lequel (pour l'heure perdu dans les nuages !) donne à l'ensemble sa signature et son panache.

© Internet

© Internet

Puis je vais à pied jusque Isola Bella, trajet selon des escarpements parfois un peu raides que je ne voudrai pas faire au retour, les stations effectuées au cours de la pente descendante étant de toute façon contemplatives et frontales, alors que, revenant, il faudrait me retourner pour voir le paysage en contrebas (aussi prendrai-je le téléphérique, dont j’aperçois les nacelles qui vont et viennent au cours de promenade et ramène à Toarmine pour un prix modique).

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Les mimosas sont fleuris, et je ne boude pas mon plaisir de voir ces promontoires, îles et presqu’îles rocheux que lèche amoureusement le bleu de la mer ionienne striée de traits blancs sans cesse changeants — dans sa poésie valérienne, à laquelle je n’oserais pas, moi non plus, me mesurer (préférant d’ailleurs, chez Valéry, le prosateur au poète).

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*  *  *

Je me renseigne ensuite à la gare routière sur les horaires de bus pour Messine, mais dois me faire une raison : l’aller et retour se ferait en trop peu de temps pour visiter à peu près sérieusement le site…

 

Rentré, je poursuis mes investigations pour, si c'était possible, revenir d’Agrigente ; en désespoir de cause,  je réserve un hôtel à Syracuse, que je pourrai annuler le lendemain si un conducteur pouvait d’aventure m’amener d’Agrigente à Licata un dimanche de Pâques (détail à quoi je n’avais pas prêté attention lorsque j’avais réservé une chambre chez l’habitant quelque huit semaines auparavant, éludant et le jour de la semaine et la possibilité d’une fête religieuse !).

J’en  profite  pour  réserver  une  nuit  d’hôtel  à  Catane  la  veille  de  mon retour : même si la ville me paraît dépourvue de véritables attraits, y venir la veille sera confortable pour me rendre ensuite à l'aéroport.

 

Ayant pas mal marché depuis le matin, je décide de rester dans l’appartement jusqu’à l’heure du dîner.

 

Je prends un verre alors sur la terrasse d’un café, dîne dans l’appartement — puis me couche pour finalement m’endormir peu de temps après la lecture de quelques pages d’un livre.

 

 

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