827 - Chante, chante barcarol (11)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Chante, chante barcarol

 

(Paris – Venise – Vérone – Padoue – Paris)

 

Journal extime

 

(23 octobre – 5 novembre 2017)

 

 

11

 

2 novembre

Padoue, matin

Ce ne sont finalement que de bien menues tensions, de tout petits accrochages qui auront eu lieu entre MC et moi à la fin de notre séjour.
 

La journée à voyager se passe sans histoire.


Après que nous avons effectué un ménage sommaire dans l’appartement, après que je suis allé au centre ville quérir un paquet de café en remplacement de celui que nous avions fini, nous étions en avance, tant et si bien que, en chemin, nous avons encore le temps de faire l’achat de cartes postales de Giotto à l’entrée du Musei Civici agli Eremitani

 

Giotto, le Rêve de Joachim

Giotto, le Rêve de Joachim

— M.-C. m’offre alors un opuscule sur l’ensemble de ses fresques à la Cappella degli Scrovegni, geste qui me fait vraiment plaisir —, et nous arrivons avant l’horaire prévu à la gare routière, tant et si bien encore que nous prenons le bus précédent, revoyons avec plaisir la lagune de Venise ainsi que la percée, toute partielle, sur le Canal Grande et sommes bientôt doucement occupés à l’aéroport à des riens.

M.-C. achète le journal, que je parcours distraitement tant toutes ces nouvelles du monde me semblent comme écrites par cœur — d’autant qu’avec le décalage des éditions du soir, rien n’est évidemment dit de l’attentat à New-York la veille.

Et, si nous sommes séparés dans l’avion, nous sommes l’un devant l’autre, et l’une derrière.

 

 

 

Après-midi, Paris

A Roissy, j’appelle N***.

Il est dans un restaurant, me dit-il : il me rappellera ultérieurement.

 

Après avoir passé le portillon qui mène au RER, M.-C. s’aperçoit qu’elle a oublié sa béquille près du distributeur de tickets. Elle renonce à la récupérer.

Toujours inquiète, elle veut demander dans la rame si le RER s’arrête bel et bien à la Gare du Nord. Je tâche — vainement – de la rassurer (le matin déjà, elle craignait que le bus ne s’arrête pas à Marco Polo, l’aéroport de Venise).

 

Arrivés à bon port, nous tirons nos valises de la Gare du Nord jusqu’à la Gare de l’Est. J’éprouve un sentiment de rassurement qui tient à la familiarité de ces rues déjà mainte fois parcourues. J’aime Paris, j’aime y être, même si je me dis de plus en plus que je ne voudrais peut-être pas y vivre.

 

M.-C. prend son billet du retour au guichet de la gare de l’Est.

 

En attendant l’heure de son train, nous allons dans un café rue d’Alsace.

 

N*** appelle : Jeff lui a confié la chienne ; il propose un rendez-vous au Luxembourg dans l’après-midi du lendemain, en écartant l’idée d’un restaurant : il argue d’un premier jour avec la chienne, mais aussi de son régime. J’additionne quelques menus faits de la fois dernière et m’agace de le trouver si peu conciliant, comme si ma venue dérangeait son traintrain.

 

Nous nous quittons, MC et moi, sur le quai de la Gare de l’Est. Elle me remercie — « de [m]on organisation », dit-elle. Je coupe court.

 

Soir

N. m’accueille. Il m’attendait plus tôt, me dit-il. Il est vrai que c’est avec Judith que j’ai correspondu, dans un croisement de SMS depuis l’aéroport, pour la prévenir de ce que j’arriverais plus tard que prévu. Elle ne devrait rentrer que vers 21 heures (j’en informe N., puisqu'il paraît l'ignorer). Je propose qu’on voie, elle, lui et moi, une exposition ou un film avant dimanche. Il semble que samedi soit a priori le moment le plus favorable.

 

Il lui vient l’idée d’un whisky, invitation que je décline.

 

Je suggère que Judith m’appelle quand ils auront fixé une plage du week-end qui leur convient pour nous conjoindre. Je prends ensuite assez vite congé.

 

Tout cela me laisse dans l’expectative.

Comme d’ordinaire, je voudrais tout concilier — emploi du temps, envies et disponibilités des personnes —, sachant pourtant que ce n’est jamais faisable, jamais possible…

 

Le studio de N — lequel porte bien son nom lieu d’études un peu austères, comme s’il fallait s’enterrer ou se couper spatialement d’autres lieux pour être studieux — achève ce retour à la réalité.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article