823 - Chante, chante barcarol (7)
Chante, chante barcarol
(Paris – Venise – Vérone – Padoue – Paris)
Journal extime
(23 octobre – 5 novembre 2017)
7
29 octobre
Matin
Nous visitons le Museo di Castelvecchio, dont la riche collection nous occupe deux heures et demie. Munis cette fois de nos appareils et pour cette raison peut-être, nous prenons, l’un et l’autre, beaucoup de photographies.
Giovan Francesco Caroto (1480-1555 c.), Ritratto di giovane con disegno infantile (Portrait of a Youn Man with a Child’s Drawing)
Maestro di Sant’Anastasia (prima méta del XIV sec.), Cristo crocifisso, dalla chiesa dei Santi Giacomo e Lazzaro alla Tomba, Verona
Maestro del 1436, San Martino e il povero, dalla chiesa di San Martino di Avesa, Verona
Francesco Bonsignori, Madonna col bambino [je m'intéresse, cette fois, à la littérature qui accompagne l'œuvre)]
Paolo Caliari detto Il Veronese (1528-1588), Deposizione, dalla chiesa di Santa Maria della Vittoria Nuova, Verona
Nous faisons le tour des bâtiments, pendant la visite et ensuite, de ces créneaux de Vérone en queue d’hirondelle si caractéristiques, que chante la chanson.
Après-midi
Nous déjeunons ensuite à l’endroit où nous avons pris la veille l’apéritif. Les pâtes à la carbonara sont bonnes.
Nous n’en sommes pas loin et nous rendons à la Basilica di San Zeno Maggiore
en nous attardant d’abord à parcourir son cloître.
L’intérieur flatte les yeux d’une belle alternance de marbre rose, blanc et de pierre ocre.
La porte en bronze de l’entrée principale offre un travail de sculpture impressionnant, mais j’en rate toutes les prises, du fait sans doute de l’éclairage.
Nous admirons le triptyque d’Andrea Mantegna, une Vierge à l’Enfant entre les anges et les saints de 1459, dont les trois panneaux de la prédelle sont dispersés dans divers musées (ainsi que nous l’apprend l’audioguide qui accompagne notre visite des lieux).
S’y trouvent également de belles fresques, dont un saint Georges tuant le dragon,
ou celles de l’inhumation de Zénon.
Une statue en marbre polychrome dudit Zénon, d’origine maure, — couleur du marbre en conséquence — représente le saint sous des allures bonasses, qui forcent la sympathie. Un saint qui rit, après tout, n'est pas si commun...
M.-C. s’essaie, avec sa tablette, à quelques vidéos.
Et, comme il se doit — à moins que, précisément, ce ne soit à rebours de sa fonction d’édification —, je m’arrête devant cette croix stationnale.
Nous errons ensuite en direction du centre historique. M.-C., dont la cheville est douloureuse, déclare forfait.
Je visite donc seul le Teatro romano et son musée archéologiques, vite parcourus (on n’est pas au musée archéologique de Naples !).
Une belle vue sur Vérone au couchant retient davantage mon attention.
Je retrouve M.-C., qui m’a envoyé un SMS, à la terrasse d’un café de la Piazza Erbe.
Absorbée dans la lecture d’un journal, elle ne me voit pas arriver ; elle ne remarque même pas que je m’assois en face d’elle.
Elle me commente les quelques actualités glanées dans le quotidien qu’elle a parcouru.
Voulant vérifier je ne sais quel détail dans le guide, elle s’aperçoit l’avoir oublié dans le kiosque où elle a acheté son journal. Elle déplore alors tous ces actes manqués dont je remarque qu’elle s’accable depuis son départ raté à Londres. Retournant sur les lieux, heureusement, le livre n’a pas disparu.
Je ne sais si cela ne procède pas d’un peu d’agacement, mais elle m’appelle le GPS. De fait, je serais malheureux si je n’avais quadrillé et cartographié dans ma tête le plan de Vérone, et, pour cela, m’accroche à toutes sortes de détails visuels pour repérer des itinéraires…
En attendant l’heure du dîner, nous faisons une promenade lente dans le vieux Vérone.
Soir
Le restaurant réservé par M.-C. la veille est bon. Encore ce que nous avons choisi relève-t-il d’une incompréhension des termes de la carte. Ainsi, pour son entrée, M.-C. trouve-t-elle des fleurs dans la salade, ce qui n’a l’air de la séduire qu’à demi. Suit un foie gras mi-cuit servi chaud dans mon assiette, alors que j’escomptais une pièce de volaille.
L’idée d’acheter du pain m’est sortie de l’esprit. Nous enfournons des tranches de pain dans un sac pour le petit-déjeuner du lendemain.
A la table voisine, des sexagénaires irlandaises dînent, que l’on presse de finir pour le second service. Elles nous prennent à témoin de ce procédé peu aimable.
Je constate, en rentant, que T. a répondu brièvement au message envoyé la veille.
Nous regardons, ce qui ponctue notre journée, les photographies prises de part et d’autre [dont procède le montage photographique de cette entrée de journal, qui réalise en quelque sorte mon rêve d'un travail à quatre mains].