843 - Des jardins sous la pluie (9)
Des jardins sous la pluie
Paris - Séville - Grenade - Malaga - Paris
(Journal extime, 24 février - 9 mars 2018)
9
3 mars
Matin
Comme — étonnamment — il ne pleut plus, je décide de me rendre au Monasterio de la Cartuja, le monument qui paraît, sur le plan de la ville, le plus lointain. Je m’y rends à pied, non sans faire quelques détours en chemin.
Palacio de la Madraza
Je suis le premier et le seul à visiter la chartreuse, ce qui est évidemment idéal.
L’audioguide (comme celui de la veille) se montre bavard. Je reste une heure sans tout écouter, laissant les lieux et les œuvres s’exprimer eux-mêmes la plupart du temps.
— Non que ce soit toujours inutile pour attirer l'attention : ainsi de cette Cène, que surmonte un crucifix en trompe-l’œil.
Mais le reste demeure suffisamment baroque pour se dispenser de commentaire…
— à ceci près que, comme à Lisbonne, je retrouve Joseph et l’enfant Jésus (à moins qu’il ne s’agisse de Christophe [j'avoue ne plus savoir, depuis] ?).
Après-midi
La fête espagnole commence tôt : des jeunes gens (on n’entend que des voix mâles) hurlent et chantent sous mes fenêtres alors qu’il n’est que 13 heures 30. (Je me suis demandé de quoi il s’agissait. Peut-être d’un enterrement de vieux garçon, d’où le cercueil parodique qui circule dans la ruelle.)
Il ne pleut toujours pas. J’achète néanmoins un parapluie en vue de la prochaine averse.
Je vais à nouveau dans l’Albaicín.
Iglesia Santa Ana
J’y visite — après le Corral del Carbón, entraperçu sous la pluie la veille —, parmi les monuments arabes signalés dans un circuit touristique,
la Casa de Zafra,
puis El Bañuelo, un hammam tout petit.
Je poursuis, à travers ruelles, par la Casa Horno de Oro,
ainsi que le Palacio Dar al-Horra, palais où vivait Aixa l’épouse du sultan Mohammed XI.
Ici ou là, la vue sur l’Alhambra, malgré la grisaille ambiante, reste belle.
Je vais jusqu’au Monasterio de Santa Isabel La Real, fermé pour l’heure, déjà tardive.
La pluie s’est déclarée, entre-temps. Elle se fait plus insistante à mesure que je fais retour dans la studette où je loge.
Entre-temps, sans l'avoir cherchée, je trouve la ruelle du Bisou (calle Beso : ainsi me l’a traduit Hassan, — assortie de la légende qu’il m’a contée la veille).