865 - En lombardes (versales ou tourneures) (XII)
En lombardes (versales ou tourneures)
Paris-Milan-Turin-Milan-Paris
(21 avril – 5 mai 2018)
XII
30 avril [suite]
Après-midi
Les appartements des princes de Carignan s’avèrent de meilleur goût que les appartements royaux du matin, quoique empesés dans la dorure et la surcharge baroques (j’ose le pléonasme).
Il faut en passer toutefois par une visite guidée d’une heure avec un guide dont les bavardages — dix fois plus longs à tout le moins que la visite de l’endroit — insupportent puisqu’ils diffèrent d’autant la possibilité de pénétrer les lieux, tandis qu’on s’ennuie ferme durant ses plaisanteries et explications.
Je m’aventure dans les deux salles principales (deux ou trois autres, contiguës, sont d’un intérêt moindre, malgré un lit que pâme la dorure),
mais me fais rappeler à l’ordre sur un ton grondeur (not alone ! [c’est pourtant ainsi qu’on est bien !]).
Je serai dorénavant (avant que s’achève la visite) le mauvais élève, la mauvaise ouaille qu’on désigne à la vindicte, la plupart des membres du groupe m’adressant néanmoins des mines contrites et des sourires en partie complices : eux auraient bien dételé comme je l’ai fait mais n’auront pas osé.
Sortis de là, notre cicérone nous mène encore dans la cour intérieure du palais — et j’en profite pour m’échapper définitivement.
Je renonce au Musée des Arts orientaux pour le Palazzo Madama, plus proche.
Mais je dois tout de même le parcourir au pas de charge étant donné l’heure avancée de l’après-midi.
De la terrasse, la vue sur la place en contrebas, sur les Alpes au loin, déclenche le geste photographique.
Le loisir m’est donné encore de visiter San Lorenzo dei Teatini ensuite, dont je n’ai pas voulu perturber la messe le matin — mais que j’avais photographiée de l’extérieur, étonné bien sûr que l’on y pénètre non par un porche mais par une porte comparable à celle des autres immeubles de la piazza Castello.
Le soir, je dîne et j’écris toutes fenêtres ouvertes, et, sans pour autant jouer les voyeurs, fais « fenêtre sur cour ».