885 - Prolégomènes à toute belgitude future (9)
Prolégomènes à toute belgitude future
(Metz - Paris - ****)
(22 juillet - 12 août 2018)
IX
5 août, Paris
Nuit
Nuit (cette fois) fort mauvaise : vers deux heures, je suis réveillé par des conversations tonitruantes, des bruits très amplifiés de couverts que l’on dresse. Je me lève et ferme la fenêtre. Je mets un certain temps avant de comprendre que ces dîneurs ne sont pas côté rue, mais côté courette, et je me lève à nouveau pour fermer, cette fois, la porte de la chambre, que je claque sous le coup de l’exaspération.
A cinq heures, ce sont des voisins côté rue qui, rentrant chez eux, mènent une conversation tout aussi bruyante, sans gêne aucune pour l’entourage…
A sept heures, heure très habituelle ces dernières nuits de canicule sans doute parce que parmi les plus fraîches, je me réveille une énième fois ; je tâche néanmoins de somnoler encore un peu. J’y parviens, après une dizaine de minutes, mais pour vingt courtes minutes à peine.
Journée
J’ai mal à la cheville : après examen, le bord externe en est enflé, et la face interne, tuméfiée.
Je décide de m’épargner.
Il faut tout de même faire le ménage et quelques courses — j’achète chez un caviste un assortiment de vins rouge blanc rosé pour F. et Pascal —, toutes choses que j’accomplis au ralenti.
Le téléphone fait des siennes. Il s’est déchargé sans raison. J’ôte et en remets la batterie. Je dois régler à nouveau l’heure et la date, ainsi que la sonnerie. Il fonctionne sur mode vibreur, reçoit et émet des appels, réceptionne même les messages Internet, mais refuse, par intermittences, telle ou telle autre fonction.
Soir, ****
Il fait 32° sous les toits quand je rentre chez moi, 30 à l’étage inférieur.
6-7 août
Je poursuis ma lecture de les Chemins égarés, entamée à Paris : certains témoignages ont une véritable épaisseur sociologique en même temps qu’ils expriment les prénoms qui les ouvrent, tout en débouchant des aperçus s’éployant en horizons pour moi inexplorés (car je suis loin d’avoir emprunté tous ces « chemins égarés »)…
Le refermant, j’ai tout à coup l’intuition que le livre est arrivé neuf dans les rayons, que des consultations successives par mainte main « égarée » en ont défraîchi la couverture — et que c’est la raison pour laquelle l’étiquette jaune “d’occasion” a dû être apposée. L’idée en tout cas m’amuse, l’ouvrage trouvant aussi son sens dans pareilles multiples manipulations.
7 août
Ce n’est que quarante-huit plus tard que, la température grimpant encore, l’orage gronde — au loin, sur quelque chemin de ronde hors la géographie urbaine dans laquelle nous sommes enclavés.
L’exaspération grimpe de n’en pouvoir bénéficier plus directement.
* * *
J’ai acheté sur un coup de tête un nouveau téléphone portable.
Le vendeur (à son insu) était charmant.
(à suivre)