904 - A l'anversoise (12)
DANS ANVERS, DANSE ANVERSOISE
(AnverS, AverS et Endroits)
[titre provisoire ?]
WORK in PROGRESS
Journal extime
(Bruxelles - Anvers - Gand - Bruges : 13 août - 25 août 2018)
12
22 août
Matin
Je vais jusqu’au port de plaisance, plutôt quelconque. Le ciel gris, il est vrai, se rend peu complice de la carte postale.
Autre sujet de déception, la pharmacie art déco, dans le quartier où j'étais passé la veille sans la voir, est fermée, et je rentre à pied jusqu’au studio.
Il n’est que onze heures ; j’ai achevé de mettre en ordre auparavant ; j’envoie un message pour demander à ma logeuse de Bruges si je pourrais venir une heure avant l’heure prévue.
Sans attendre la réponse, je boucle mes bagages et m’apprête à m’en aller.
La chambre est prête, me dit-on cependant, et l’on m’attend, semble-t-il.
Après-midi, Bruges
J’ai pris un train à 12 h 25 — soit vingt-cinq minutes avant celui que j’escomptais attraper.
La carte de bus fonctionne ici comme à Gand.
Je me trompe, cependant, dans le calcul du nombre d’arrêts, et, renseignements pris auprès d’ouvriers qui rangent leurs outils dans une camionnette, dois revenir en arrière. Le chemin qu’ils m’ont indiqué en consultant un téléphone s’avère juste. Je me presse inutilement puisque je parviens à l’heure à la bonne adresse.
Après avoir fait connaissance, échangé les banalités d’usage — mais Cécile (je l’écris à la française) est sympathique —, je me décide à empoigner Bruges par un bout, celui de l’Hôpital Saint-Jean, dans le délai limité qui m’est imparti (les musées ferment ici toujours à 17 heures).
Je suis un peu décontenancé d’abord, tant les peintures paraissent quelconques. Mais je découvre — en fin de parcours ! — les six peintures de Hans Memling, ainsi que la Châsse de sainte Ursule.
Sans l’avoir cherché, je retrouve le béguinage, qui ramène à ma mémoire (il existait un verbe pour cela, je crois, ramentevoir, qui dans le martèlement de ses syllabes dit comme est malaisée ou même inopportune la remontée des souvenirs sous les eaux, lac — fût-il “d'amour” — ou canaux — qui les avaient ensevelis) le compagnonnage de R. et notre passage ici il y a quelque vingt ou vingt-cinq ans — la deuxième proposition semblant d’ailleurs plus vraisemblable. Mais je songe tout autant à Lindsay, avec qui j’étais venu à Bruges la toute première fois, et la date, cette fois, m’en est connue : c’était en août 1986.
Je rentre avec une lenteur étudiée : j’ai passablement marché depuis le matin. Je fais des courses — le magasin indiqué par Cécile est fermé et je dois aller plus loin encore, ce qui allonge considérablement le trajet —, puis rentre pour improviser un dîner.
Soir
J’effectue ma première promenade nocturne dans Bruges.
J’assiste à un concert de carillons dans la cour intérieure qui flanque le beffroi.
Il n’est pas si tard, mais, les pieds vannés par les pavés, je m’alentis encore — et rentre me coucher.