941 - À pas maltais (10)
À pas maltais
Paris – La Valette - Paris, 27 décembre 2018 - 5 janvier 2019
(journal extime)
10
4 janvier
Matin
Je suis vingt minutes avant l’ouverture du musée d’Orsay pour voir l’exposition Picasso bleu et rose. Je lis dans la file d’attente — il ne fait pas si froid qu’on pouvait le craindre — et entre dans les lieux une bonne trentaine de minutes plus tard.
Une presse raisonnable défile devant les œuvres. On peut faire des photographies sans trop jouer des coudes.
Pablo Picasso, l’Etreinte, Barcelone, printemps 1903, Pastel sur papier, Paris, Musée de l’Orangerie
Yo Picasso, Paris, mai ou juin 1901, Huile sur toile, collection particulière
Autoportrait, Paris, automne 1906, Huile sur toile, Paris, Musée national Picasso-Paris
La lecture de la lettre, Barcelone, 1899-1900, Fusain et peinture à l’essence sur papier, Paris, Musée national Picasso-Paris
Alors que j’entre dans la troisième pièce, mû par quelque pressentiment et tâtant les poches de mes vêtements, je m’aperçois que je n’ai plus les clés de l’appartement de F. et Pascal.
Je rebrousse chemin et ressors avec le concours d’un préposé, aussi aimable que joli garçon (je le note malgré la crainte d’avoir vraiment perdu le trousseau de clés), qui me dit où sont les objets trouvés (près du vestiaire, à l’entrée).
De fait, elles ont été retrouvées — en les sortant de mon sac (où je les avais préalablement mises pour ne pas faire sonner le portillon !), j’ai dû les laisser sur le plateau.
Le même préposé revient jouer les coupe-file, à mon grand agrément.
Entre-temps — une vingtaine de minutes plus tard —, beaucoup plus de monde se masse désormais à l’entrée du tabernacle, mais moins, heureusement, dans les salles que je n’avais pas encore vues (du fait notamment des gens, qui, s’ils cheminent plus vite que moi devant les toiles, s'attardent à lire la littérature murale...)
Des choses pleines de joliesse parfois (parfois : je comprends donc un peu le point de vue de Patrice), jusque dans la peinture de la misère, mais aussi de vraies représentations de la détresse — et tout autant des choses belles et troublantes, comme le chagrin qui a pu saisir Picasso après le décès de Casagemas.
Evocation (L’enterrement de Casagemas), Paris, 1901, Huile sur toile, Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
Casagemas mort, Paris, 1901, Huile sur carton, Madrid, Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte
Casagemas dans son cercueil, Paris, 1901, Huile sur carton, Collection particulière
Je fais face parfois à des tableaux vus ailleurs (à Barcelone, au musée Picasso de Paris, au Musée de l’Orangerie1…) vus peut-être, mais sans les avoir pour autant remarqués (hormis le Repas frugal).
Portrait d’homme, Paris, décembre 1902, Fusain, crayon Conté et estompage sur papier, Paris, Musée national Picasso-Paris
Les Toits de Barcelone, Barcelone, 1902, Huile sur toile, Barcelone, Museu Picasso
Le Repas frugal. Paris, septembre 1904. Eau-forte et grattoir sur zinc. Premier état. Epreuve sur papier tirée par Delâtre. Paris, Musée national Picasso-Paris.
La Vie, Barcelone 1903, Huile sur toile, Cleveland, The Cleveland Museum of Art
Sebastià Junyent, Portrait de Picasso devant La Vie, 1903-1904, Huile sur toile, Collection particulière
Pablo Picasso, le Couple, Paris, printemps 1904, Huile sur toile, Merzbacher Kunststiftung
Femme en chemise (Madeleine), Paris, 1905, Huile sur toile, Londres, Tate
Je suis particulièrement sensible à cette Salomé.
Salomé. Paris, été-automne 1905. Pointe sèche sur cuivre. Troisième état, épreuve sur papier tirée par Delâtre. Paris, Musée national Picasso-Paris.
Et je retrouve le Meneur de cheval nu — dont j’avais raté la prise du cartel (et que je n’avais pu renseigner, de ce fait) — et, m’essayant à le photographier à nouveau, y réussis mieux cette fois.
Meneur de cheval nu, Paris, 1905-106, New York, The Museum of Modern Art
Dans la même salle, l’avant-dernière avant la sortie [?], d’autres nus juvéniles retiennent mon attention…
Les deux Frères, Gósol, mai-août 1906, Huile sur toile, Bâle, Kunstmuseum Basel.
Nu sur fond rouge (Jeune femme nue à la chevelure), Pari, été-automne 1906, Huile sur toile, Paris, Musée de l’Orangerie
* * *
Lorsque je repars, la file à l’extérieur s’est considérablement allongée. J’en convertis le serpentin à deux heures d’attente au moins.
J’ai reçu un appel de B. entre-temps. Nous communiquerons ainsi de répondeur à répondeur le reste de la journée, sans succès de rencontre cette fois-ci.
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1Picasso dans de précédents billets :
http://1rom1.over-blog.com/2015/09/a-pas-danses-paris-bratislava-vienne-paris-8.html
642 - À pas dansés (Paris-Bratislava-Vienne-Paris) (21)
http://1rom1.over-blog.com/2015/12/a-pas-danses-paris-bratislava-vienne-paris-21.html
847 - Des jardins sous la pluie (12)
http://1rom1.over-blog.com/2018/05/des-jardins-sous-la-pluie-12.html
http://1rom1.over-blog.com/2018/07/en-lombardes-versales-ou-tourneures-viii.html
http://1rom1.over-blog.com/2018/11/prolegomenes-a-toute-belgitude-future-8.html