947 - Ricaduta siciliana (1)
À PAS RÉPÉTÉS
Ricaduta siciliana
(de Paname à Palerme, de Palerme à Paname)
Journal extime
(10 février - 21 février 2019)
1
Dimanche 10 février
Matin, ****
Comme le plus souvent à la veille d’un départ, j’ai très peu dormi.
Je retrouve M.-C. dans le hall de la gare.
Matin, Paris
Des collègues me hèlent sur le quai de la Gare de l’Est. Nous les retrouvons quelques instants plus tard sur le quai de métro qui attendent la même rame de métro que nous. Nous échangeons quelques banalités. Je suis moins surpris qu’eux de cette rencontre inopinée, voyant presque à chaque fois que je rentre de Paris des habitants de **** attendant que s’affiche le numéro de quai où prendre le TGV.
Nous déposons nos bagages chez F. et Pascal, puis mangeons un sandwich dans un bar tout proche.
C’est le dernier jour de l’exposition à Marmottan Collections privées : un voyage des impressionnistes aux fauves. Nous devons attendre une demi-heure pour entrer. Il y aura tout de même moins de gens qui piétinent là qu’une heure plus tard.
(Les expositions autour de collectionneurs d’art se multiplient ces dernières années. On ne saurait bouder cette occasion de découvrir des tableaux qu’on ne pourrait voir ailleurs, ou que l’on n’a jamais vus.)
Gustave Caillebotte (1848-1894), la Berge du Petit Gennevilliers et la Seine, 1890 (collection particulière) Huile sur toile 153 x 127 cm
Camille Pissarro. Rouen, déchargement du bois, quai de la Bourse, coucher de soleil, 1898. Huile sur toile ; 54 x 66 cm. Collection particulière.
Georges Seurat, la Seine à Courbevoie, vers 1895 (collection particulière)
Emile Bernard, Printemps ou Madeleine au Bois d'Amour, 1892, Huile sur toile (Collection Isabelle et Scott Black)
Odilon Redon, Quadrige, le char d'Apollon, vers 1909 (collection particulière)
Nous restons en arrêt devant cette tête de saint Jean-Baptiste, tout en nous remémorant à plaisir l’exposition Rodin vue au Grand Palais alors que nous nous apprêtions à partir pour l’Angleterre — exposition à l’entrée de laquelle M.-C. s’était aperçue qu’elle avait laissé sa carte d'identité chez elle.
Nous cheminons ensuite plus tranquillement, la foule s’étant éclaircie, au sous-sol parmi les Monet,
puis dans les étages.
* * *
M.-C. propose ensuite de nous rendre au Panthéon voir l’exposition dédiée à Georges Clémenceau, qui l’intéresse beaucoup, dont ce sont aussi les derniers feux.
Nous y allons en bus. Passant devant le Musée Guimet, je plaisante : peut-être allons-nous apercevoir le couple de collègues du matin puisqu’ils avaient dit vouloir s'y rendre.
Il se met à pleuvoir. Le bus, ralenti par la circulation, n’avance guère, les passagers affluent, tandis que les vitres s’embuent.
L’exposition ravive quelques souvenirs historiques enfouis depuis le lycée peut-être. Nous écoutons quelques-uns des discours du Tigre. M.-C. absorbe tout de la littérature murale, alors que je suis plus sensible au contenu des vitrines, telle l’amitié entre Clémenceau et Monet. Comme je lis plus vite ou suis moins attentif, je fais quelques incartades à l’extérieur de l'espace consacré à l'exposition.
Nous visitons ensuite les tombeaux des grands hommes.
Je le constate à nouveau : peu de femmes — et beaucoup de sabreurs.
Un vent glacial (comme il se doit ?) souffle sur ces tombeaux, et nous ne nous attardons pas.
Nous en sommes proches, et j’ai envie de revoir l’Eglise Saint-Etienne du Mont et ses vitraux. (Je rate mon cliché du jubé de pierre.)
Soir
Nous dînons dans le restaurant où j’ai réservé. Le vin (au verre) est cher.
Puis, ayant repris nos bagages, nous nous transportons dans la zone aéroportuaire de Roissy où, cette fois, c’est un hôtel que j’ai réservé.
Constatant que la chambre qui nous a été donnée ne comporte qu’un lit pour deux personnes, nous réclamons une chambre à deux lits séparés, conformément aux termes mêmes de ma réservation.