957 - Ricaduta siciliana (8)
À PAS RÉPÉTÉS
Ricaduta siciliana
(de Paname à Palerme, de Palerme à Paname)
Journal extime
(10 février - 21 février 2019)
8
Vendredi 15
Matin
Nous nous rendons au Palais des Normands pour effectuer la visite guidée prévue de la Chapelle palatine, d’une trentaine de minutes. En chemin, nous nous amusons d’un mariage en grande pompe à la cathédrale.
Quelques détails que nous livre notre guide, une Sicilienne un peu abrupte que l’une de nos deux interlocutrices de l’avant-veille nous a déléguée, sont bienvenus. Ainsi de ses commentaires sur ces cercles entremêlés et continués qui, dans l’aniconisme de l’islam, représentent la perfection divine — et l’atteint de toute façon dans l’art du mosaïste byzantin (ou les somptueuses calligraphies des manuscrits ou des madrasas).
Si nous étions si heureusement seuls à faire nos visites la veille, les lieux, cette fois, sont surpeuplés, du fait notamment de beaucoup de scolaires, bruyants, dissipés ou passifs et désabusés.
Les ors effarent un peu la tablette. Les clichés faits par le téléphone seront meilleurs dans la netteté.
(« L’image du Christ pantocrator domine l’intérieur de la coupole et revient dans le cul-de-four de l’abside centrale », précise le document en français qu’on nous a distribués — ou que nous avons pris ? — à l’entrée. Mais la différence de gestes et de livres — ouvert ou fermé — n’est pas commentée, non plus que le fait qu’on le trouve une troisième fois, livre plus ouvert encore, semble-t-il, ce qui ne laisse pas de le rendre aimable, même si c’est sans doute pour communiquer son dogme.)
Le second étage et les appartements royaux nous laissent un peu plus circonspects, en particulier la Salle d’Hercule. Mais la salle du roi Roger II, ses arbres colorés et ses animaux magnifiques,
appellent le geste photographique à nouveau.
Nous nous rendons ensuite aux catacombes, à l’instigation de M.-C. L’endroit est assez sinistre et poussiéreux, moins pour ce qu’il contient que du fait de l’exploitation qui en est faite et celui du comportement des touristes qui s’y promènent…
Quand nous ressortons de l’endroit, un soleil agréable chauffe nos têtes. Le vent des journées précédentes est tombé. Je ne rechigne qu’à demi lorsque M.-C. entend déjeuner à la terrasse d’un café, en me disant que je la contrarierais de toute façon, même si mon ventre — à nouveau lui, auteur d’humeurs plus amènes ! — a d’autres envies qu’un sandwich.
Après-midi
Nous cherchons ensuite quoi faire, où nous rendre — je laisse M.-C. diriger les opérations —, installés sur la terrasse de l’appartement.
Son choix s’arrête sur une villa “néo-Renaissance” à l’extérieur du centre.
Nous prenons un bus. Le chauffeur, aimable et complaisant, tout en faisant patienter les passagers et en laissant littéralement chauffer le véhicule, stationne deux arrêts plus loin afin que nous puissions acheter nos billets dans un bureau de tabac.
Nous trouvons assez facilement l’endroit, mais un congrès s’y déroule : on nous refoule donc en nous proposant de revenir le lendemain. Nous prenons quelques photos de l’extérieur.
Nous revenons à pied, selon un trajet en escalier qui, après quelque errance et détour le plan auquel je recours étant parfois imprécis, nous permet de voir quelques autres villas de l’extérieur
avant d’effectuer un passage dans un supermarché — celui dans lequel j’avais mes habitudes trois ans auparavant et que j’ai retrouvé sans trop de difficulté — afin de nous ravitailler et nous préparer un repas.
Le poisson au dîner est bon.
Pour ne pas nous coucher aussi tôt que précédemment, afin de prolonger un peu la soirée, M.-C. m’offre un verre dans un bar de la rue Pater Nostro.
La bière est bonne, et l’ambiance, agréable.