960 - Il bisparaît, il bisparaît… [bifur]
Je ne saurais dire aujourd’hui si, alors enfant, j’avais involontairement déformé les paroles d’une de ces “chansons idiotes” qui faisaient le succès des chanteurs et chanteuses yéyés à peine sortis de l’adolescence (ou maintenues, pour les filles, en enfance, et à qui quelque Gainsbourg faisait striduler des paroles à double entente auxquelles les unes et les autres ne comprenaient pas toujours tout — et d'autres, rien —, même si certaines en étaient passées par la pratique auprès de leur producteur)... ou si c’était parce que je n’entendais que confusément le sens du verbe et l’entendais mal au plan, cette fois, de la prononciation... ou si cela devait amener à faire rire — à mes dépens ou, plus tard, volontairement — de mes mots d’enfant (« la-merde-yes » [pour Mercedes], « la-folle-sans-gaine » [pour Volkswagen1]…) — ou... si c’était par esprit déjà de dérision (ce serait trop beau !).
Bref, je chantais :
Il bisparaît
il bisparaît
le-e premier premier premier
chagrin d’amour
(bis [!] repetita)
En somme, cette déformation avait tout de même sa raison d’être !
* * *
C’est pourquoi, depuis, j’ai décidé d’y mettre bon ordre enfin.
Et — désormais :
Il bisparaît
il bisparaît
le-e dernier dernier dernier
chagrin d’amour
— règle à laquelle je n’ai pas dérogé depuis dorénavant quatre ans.
Après Julien, mon apothéose préférée (lui, et non pas le chagrin bien sûr)2.
1En ce temps-là, oui, j’aimais les voitures, petites et grandes. (Aujourd’hui, je serais incapable de reconnaître une Picasso de ses autres contrefaçons automobilesques [à moins que ce soit l’inverse !])…
— Et, non, je n'aurais su alors avoir l'esprit queer.
2J’y reviendrai sans doute (tant cela mérite explication).
(Examinant les titres de la pochette du 45 tours, je m'amuse qu'il y ait la trame d'une nouvelle “chanson idiote” !)