980 - À la grecque (journal extime), 6

À la grecque

(Paris - Athènes - Paris : 7 avril - 17 avril 2019)

Journal extime

6

11 avril

Matin

Au vu de la météo, avenante, alors qu’il devrait pleuvoir les jours suivants, je me décide à aller jusqu’au Cap Sounion en autobus, en choisissant un trajet qui emprunte la route côtière.

Des personnes — fort peu au demeurant — se baignent dans la Méditerranée, ou, étalées sur la plage, se font bronzer.

Je songe à Pygmalion qui, à mon arrivée, déplorait que ce ne soit pas possible encore et prétendait — j’ai songé à mes interlocutrices de Sicile devant le Palais Royal — que c’était, de mémoire, l’hiver le pire qu’il ait eu depuis longtemps...

Après-midi

J’ai mis trois heures et demie pour faire l’aller et retour : ces portiques où manquent les « esclaves nus » (mais nullement « le secret ») valaient le temps avalé et les huit euros dépensés pour s’y rendre

— d’autant qu’y déferlait le soleil.

Cap Sounion, Temple de Poséidon

Au retour, je lis cent pages du roman policier entamé durant le voyage en avion, tout en surveillant le paysage —  sa conformité par rapport à l’aller, mais aussi l’avancée du trajet dont j’ai assez bien la mémoire.

Non loin de Syntagma (quel nom limpide tout de même pour ce qu’il désigne !), reconnaissant les colonnes dressées qui m’avaient attiré l’œil à l’aller, je me décide à quitter le bus.

Je m’en doutais un peu : il s’agit d’Olympéion, compris dans le ticket acheté la veille.

J’en étire longuement le tour, comparant mentalement l’une des colonnes à terre à l’état de mon dos, lequel, décidément, conséquence peut-être de la manipulation de l’ostéopathe, me fait bien souffrir aujourd’hui !

*  *  *

Comme dans les supermarchés je ne trouve pas de plats préparés dignes de ce nom, je me suis procuré des produits courants.

J’ai plaisir à cuisiner riz, œufs et pommes de terre pour composer mes repas.