969 - Postscript
10 octobre
(Jamais, depuis la décision prise d’en finir avec le travail bientôt, je n’ai autant parlé de mes « collègues »…
Il est vrai que le contexte y prête beaucoup. Et il me faut dire aussi « certaines circonstances exceptionnelles » à l’origine de mon précédent billet : celle, en premier lieu, de la création — à laquelle j’ai participé, parce que solidaire et non pas tout à fait encore en retrait(e) — d’une liste nouvelle pour les élections professionnelles ; celle, ensuite, de l’éviction d’un « collègue » pour raison politique dans une autre liste ; celle, enfin, de l’éviction probable d’un autre collègue, après sa mise en examen pour une affaire de mœurs dans la dernière.
Cette « circonstance exceptionnelle » me trouble d’autant plus que je connais X depuis assez longtemps : c’est lui qui m’avait montré, en des temps antédiluviens, comment me connecter à Internet sur mon ordinateur.
Si je désapprouvais d’une façon très générale ses manières d’être avec le public — y trouvant, en toute naïveté, des comportements “incestueux” que j’estimais sinon déplacés, trop peu distanciés —, si je le jugeais aussi parfois exagérément cordial avec tout le monde, copinant donc à tout va, je ne peux m’empêcher d’être troublé par ce qui lui arrive, triste d’une certaine façon pour lui, malheureux donc malgré tout du sceau de l’infamie qui stigmatise la connerie — le terme désignant dans mon esprit tant l’acte commis que l’imbécillité dont X a pu faire preuve en le commettant — l’ayant entraîné dans sa chute probable.
J’ai croisé C**** cet après-midi, jeune fille qu’aurait pu peindre Corrège plutôt que Léonard, dans quelque sfumato.
Victime indirecte mais non collatérale, elle semble faire face à toute la vase remuée autour de cette affaire.
Elle m’a souri faiblement.
— C’était néanmoins un sourire sans brume ni nuage, venu spontanément aux lèvres, qui, semblait-il, chassait le souci.)