988 - À la grecque (journal extime), 13
À la grecque
(Paris - Athènes - Paris : 7 avril - 17 avril 2019)
Journal extime
13
17 avril
Je dors mal. J’ai le nez et la gorge pris. Je fais de mauvais rêves. Il est tôt encore quand je me lève.
Après avoir cherché les horaires du musée Picasso, les dix heures et demie indiquées me paraissant une heure avancée de la matinée, je renonce à voir l’exposition Picasso/ Calder.
Je me recouche une demi-heure et termine enfin le roman policier entamé une dizaine de jours auparavant : autant dire que j’ai eu du mal à en liquider la lecture…
Je fais le ménage ensuite avec lenteur, quelques courses, écris sur ma tablette quelques notations sèches pour rendre compte des heures de la veille.
Midi
François est déjà en place (je le constate donc à nouveau : il n’est jamais en retard) lorsque j’arrive dans le restaurant où il a réservé.
Il me parle de ses filles. L’une a été embauchée chez un éditeur universitaire bien connu, l’autre est acharnée à poursuivre ses études. Il a rendez-vous avec elle pour son anniversaire.
Il me dit s’ennuyer à son travail. Cependant, il ne saurait travailler chez lui.
Il me donne des nouvelles de F. K., de Danièle — et d’autres personnes, dont les noms ressurgissent.
Le fils aîné de Danièle, guitariste, accompagne une chanteuse en vogue dont je n’ai jamais entendu le nom (nom que je ne retiendrai donc pas). Sa mère, selon François, en est « toute fiérote ». Le cadet fait du théâtre, suivant donc les traces de son oncle…
Toujours chiche de son temps, le repas achevé, il me dit devoir retourner à son travail.
Mais, ajoute-t-il, il me fera signe lorsqu’il viendra à ****. Je songe que cela fait presque dix ans qu’il me sert cette antienne, sans jamais l’avoir honorée d’effet…
Après-midi
Je mets une dernière main au ménage, laisse les deux bouteilles achetées pour F. et Pascal ainsi qu’un mot — et m’en vais.
Je me sens tout de même plus en forme que le matin.
****, 18 avril
Pourtant une bonne crève m’accable. Dans la gorge au moment de déglutir la douleur se fait cuisante.
Le soleil luit au dehors.
Je vais dans le jardin voir les plantations de Valérie et Didier. Pissenlits et mauvaises herbes prolifèrent.
Je m’emploierai à les arracher quand j’irai mieux.
Je mets toute la matinée à mettre à jour mes notes sur Ferrare et à légender quelques photographies récentes.
(Ô mémoire — supplétive et/ou qui flanche [cela revient à peu près au même] : ces photos font un précieux sparadrap au souvenir).
Cependant, j’ai déjà plus de deux saisons de vacances en retard dans la retranscription et l'envoi de mes fusées, et la crainte est forte que cela ne s’aggrave encore entre-temps — irrémédiablement…
(à suivre)