993 - Scottish Gigue (3)
Scottish Gigue
(Paris – Edimbourg – Paris)
14-28 juillet 2019
(Journal extime)
3
16 juillet
Matin
Je dois prendre une correspondance d’avion à Düsseldorf. Le contrôle à la frontière consiste en un scannage du passeport cependant qu’une caméra fait un cliché de la tête du passager à un portique automatisé avant qu’il puisse accéder à la zone d’embarquement. Nous sommes bel et bien dans un monde de plus en plus orwellien et détestable. La même formalité selon le même portillon automatique — il n’y a qu’une personne pour superviser les passages des uns et des autres — se répète à l’arrivée en Ecosse, sans l’épreuve photographique. Le seul avantage est la rapidité de l’opération (je me rappelle la queue qu’il fallait faire à Londres pour les contrôles d’identité ; j’avais finalement opté pour une file où serait examinée ma carte d’identité, plutôt que de me plier à cette “formalité” photographique ; je ne doute pas qu’en France le même modus operandi sera très bientôt adopté).
Edimbourg, fin d’après-midi
Je me perds un peu avant de trouver l’adresse de mon logeur. J’ai tout fait à pied depuis l’arrêt de bus proche de la gare centrale, non sans suer pour grimper un important dénivelé en tirant ma valise et me hisser vers le centre historique de la ville, après quoi j’ai marché un bon kilomètre le long d’une avenue presque rectiligne et bifurquer vers la gauche, n’étant plus guère certain de ma destination. En demandant mon chemin, je précise auprès d’un passant alpagué que la rue que je cherche se trouve près d’un commissariat.
Mon logeur me fait un accueil enthousiaste : je suis son premier invité à demeurer si longtemps chez lui ! Ce trentenaire a des allures d’adolescent attardé, et je peine à répondre en fluent english à ses phrases précipitées.
Je fais des courses dans le quartier. Trois supermarchés se succèdent ou presque sur un même trottoir. Je m’étonne des prix de l’alimentation, moins élevés qu’en France (et même, me semble-t-il, qu’en Angleterre).
17 juillet
Matin
Impossible m’est de me connecter au Wi-Fi de l’appartement au moyen de mon ordinateur portable, alors que téléphone et tablette fonctionnent sans broncher.
Je m’emploie une bonne vingtaine de minutes avant l’ouverture du Château à faire la queue. J’ai décidé d’entreprendre par lui mon tour de la ville, à peu près certain que la visite de ce type de monument ne me ravira que médiocrement.
Tel est bien et bien le cas. Je trouve parfois même grotesque la « muséographie » qui prétend « documenter » les événements qu’elle retrace.
La météorologie joue la fraîcheur. Des pluies intermittentes se mettent de la partie. Je ne saurais me plaindre, puisque venu — carried northward — pour fuir les canicules estivales.