1009 - Scottish Gigue (13)
Scottish Gigue
(Paris – Edimbourg – Paris)
14-28 juillet 2019
(Journal extime)
13
23 juillet
Je prends l’autobus pour me rendre à Glasgow, ville aux architectures multiples souvent belles. [Encore n'ai-je pas tout vu, loin s'en faut !]
J’y passe une journée dense, durant laquelle j’aurai beaucoup marché (l’équivalent de vingt kilomètres, m’affirme le podomètre mouchard qui accompagne mes déplacements). Le bus, bien moins cher que le train, a l’inconvénient de prendre une heure et demie pour effectuer son trajet. Et je mettrai plus d’une demi-heure pour rallier le Kelvingrove Art Gallery and Museum, semblable dans son principe au National Museum of Scotland d’Edimbourg, un peu moins intéressant peut-être.
Comme j’ai oublié de recharger mon téléphone portable, je resserre mon étreinte sur les beaux-arts et autres arts décoratifs.
Joseph MW Turner, Modern Italy – The Pifferari, about 1838, Oil on canvas
Writing desk for The Hill House, Helensburgh, Designed by Charles Rennie Mackintosh, 904, Made by Alex Martin, 1905, Ebonised mahagony, mother-of-pearl, ivory, ceramic, leaded glass and metal
The Wassail, from the Ladies’ Luncheon Room, Ingram Street Tea, 1900, Designed and made by Charles Rennie Mackintosh, Oil painted gesso plaster on hessian and scrim, twine, glass beads, thread, mother-of-pearl, tin leaf
A l’heure du déjeuner, les tables de la cafétéria sont toutes envahies. Je ressors de l’endroit et déjeune d’un « menu sandwich » — avec des fraises, pas si mauvaises — sur une table et un banc mis à disposition pour pique-niquer en pleine rue.
Après-midi
J’y retourne ensuite, pour m’apercevoir qu’il y a peu de choses que je n’aie vues, sinon la Crucifixion de Dali.
Dans les salles de l’Hunterian Art Gallery, où je me rends ensuite, je ne trouve ni le tableau de Rubens, ni celui de Rembrandt — dont j’ai vu le matin un portrait d’un de ses épigones longtemps pris pour un autoportrait du maître —, pourtant annoncés [j’ignore désormais où, guide ou dépliant fourni à l’entrée] : sans doute les toiles sont-elles en voyage
Auguste Rodin, St George (La France), 1904-1906, Bronze
et je me console avec une belle exposition de gravures et lithographies, pointes sèches et autres aquatintes dans l’une des ailes du bâtiment (il faut ruser avec les reflets sur les vitres, et je m’y prends souvent à plusieurs reprises).
Francisco Goya y Lucientes, Disparate Matrimonial (Proverbios plate 7), 1810-1823, Aquatint, etching and drypoint
Paul Gauguin, Manao Tupapau (Elle pense au revenant, ou l’esprit des morts veille), 1894, litograph, signed in ink
Edvard Munch, Im Männlichen Gehirn (In the man’s brain), 1897, woodcut, printed in red, signed in pencil
Je visite ensuite la reconstitution de la maison Mackintosh (La MacIntosh House, réplique de la maison de MackIntosh à Glasgow, remplie de mobilier et dessins des époux MacIntosh), en regrettant qu’il soit interdit d’y photographier. Je prends malgré tout un cliché, à la dérobée, en haut d’un escalier.
Puis je prends le métro pour visiter The Lighthouse, qui me déçoit un peu. Même la vue sur la terrasse n’a rien d’extraordinaire, et je renonce à toute prise photographique.
Je me rends ensuite à pied jusqu’à la cathédrale, assez éloignée du centre ville.
Le musée attenant est intéressant. Je n’en fais que la partie dévolue à l’art, délaissant les salles vouées à la spiritualité.
Shiva as Nataraja (Lord of the Dance)
Comme, cependant, ma mécréance ne saurait se désintéresser des anges, je m’attarde un peu dans l’exposition qui leur est consacrée (Heavenly Creatures. Angles in faith, history and popular culture).
E. Burne-Jones, Angel musicians, late 1800s, Stained and leaded glass
Pour ne pas revenir exactement sur mes pas, j’emprunte au retour un chemin différent. Si la matinée était encore très fraiche, il fait plutôt chaud, au grand dam des autochtones, semble-t-il.
Je fais halte dans un pub pour boire une demi-pinte. Je m’amuse des toilettes de l’endroit.
Un meeting se tient en haut de Buchanan Street contre Boris Johnson. Les orateurs y vont de leurs propos véhéments.
J’attrape de justesse le bus de 17 heures 30.
Beaucoup d’Ecossais ont le cheveu brun roux (et la peau et le teint en conséquence) ; beaucoup sont barbus (mais sans doute ni plus ni moins qu’ailleurs) ; beaucoup arborent des tatouages (autre mode que ne justifie pas seulement le tatouage celtique).
Installé mollement sur le siège à côté de moi dans le bus, mon voisin cumule les trois traits.