Archive GA CCCXCIV - Paris-Naples / Napoli-Parigi (journal extime) - 23 avril-5 mai 2013 (2)

Publié le par 1rΩm1

Paris-Naples / Napoli-Parigi

 

 

Journal extime

 

 

(23 avril - 5 mai 2013)

 

 

2

 

 

24.4.

 

(A côté des notes* prises sur le petit carnet qui m’accompagne depuis mon voyage au Cambodge, la carte images de l’appareil photographique joue le rôle de mémoire supplétive. Les clichés pris seront mon guide-âne.

D’où vient l’impression, d’ailleurs, que ce voyage à Naples a été rare en écriture ? En vérité, je n’ai pas plus ou pas moins écrit qu’à d’autres moments... Mais j’ai beaucoup écrit platement — et à côté de ce qui me préoccupait.

 

Je me suis beaucoup plu à Naples. Je m’étais préparé à ce voyage, je savais qu’il y avait toutes chances que je reste seul, et m’étais préparé, mieux que pour Barcelone, à ce que ce soit le cas, et c’était une occasion rêvée, intempestive et provisoire, celle donc de se mettre hors de l’hiver, lequel n’était pas que météorologique...

Car il y avait un impossible à écrire. Et cela même était un soulagement.)

 

*Naples 27°.

J’arrive en sueur.

Immeuble miteux. Chambre très correcte, accueil sympathique, mais on ne peut pas se faire à manger...

Je visite le vieux Naples puisque j’en suis tout près.

Les vêpres dans les églises. Les autres sont fermées. [Beaucoup d’églises à l’abandon. Ferveur religieuse dans la prière. Moins qu’en Pologne, mais ferveur tout de même.]

Vespas et voitures slaloment autour des piétons.

Je peux recevoir des appels téléphoniques. [Peur que cela se produise.]

 

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© Internet

© Internet

Naples, mercredi 24 avril

 

J’ai peine à croire qu’il fasse si chaud ici... Nous l’avons entendu dans l’avion alors que nous atterrissions, seule chose qui pourrait importer à des passagers débarqués si promptement de l’hiver : « la température extérieure est de 27° »...

J’ai bientôt vérifié le fait. Débarqué d’un autobus sur la place devant la gare, tirant ma valise sur plus d’un kilomètre, un autre sac en bandoulière, j’arrive, après quelques errements, en eau devant un immeuble miteux. Sur le trottoir d’en face, une benne à ordures presque vide trône, autour de laquelle s’égaillent des monceaux de détritus que des bras n’ont pas eu envie de porter jusqu’à destination.

Après un coup de sonnette et quelques explications sommaires, je grimpe un escalier plutôt raide jusqu’au dernier étage. Là, je suis reçu par le propriétaire et un jeune homme venu pour suppléer son anglais défaillant.

On me montre ma chambre, autrement plus agréable que je ne l’avais conçu d’après les photos vues sur Internet. Elle est assez grande et — ce que je n’avais pas compris — bénéficie d’une salle de bains privative. J’apprends, en revanche — ce que je n’avais pas compris —, que, s’il est possible de stocker quelques boissons au réfrigérateur, je ne peux me servir de la cuisine équipée pour me faire à manger... Je suis un peu dépité d’être ainsi l’otage des restaurants et autres sandwicheries. L’appartement possède deux autres chambres et salles de bain attenantes, ainsi qu’une pièce par laquelle on rentre, qui fait office de salle à manger où déjeuner le matin. Le propriétaire me réclame ma carte d’identité, dont il fait une copie...

 

 

 

*

*     *

 

Puisque j’en suis tout proche, que l’après-midi n’est pas encore achevée, j’explore le vieux Naples.

 

C’est l’heure des vêpres néanmoins, et toutes les églises ne se visitent pas comme si elles étaient vides. Beaucoup d’autres sont à l’abandon, inaccessibles. Dans celles où je pénètre, je vois l’assistance, la ferveur religieuse. Certes, je ne suis pas en Pologne, où j’ai vu des jeunes femmes se jeter à terre — peut-être les vieilles napolitaines sont-elles moins souples pour se livrer à pareille gymnastique... — sur le pavé à peine entrées dans les édifices saints ; mais la ferveur est palpable, et m’étonne, et me met mal à l’aise d’y assister — et de penser de tout moi que pareille aliénation n’est pas possible. De toute façon, je n’insiste pas. Je reviendrai plus tard.

Dans ces rues étroites, les rares voitures et les nombreuses vespas slaloment entre les piétons.

 

Rentré dans ma chambre, j’entends, un instant pétrifié, que le portable tintinnabule : à mon grand soulagement, il m’indique quel opérateur prend le relais et à quelle tarification. Je peux donc recevoir des appels. Je m’arme un instant de courage au cas où cela devrait se produire.

 

 

Je dîne le soir dans une pizzeria. La pizza est bonne, quoi que j’en aie.

 

Je me couche tôt après avoir lu quelques pages d’un mauvais livre qui a au moins le mérite de se laisser parcourir sans réclamer d’attention particulière...

 

 

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