Archive GA CDI - Paris-Naples / Napoli-Parigi (journal extime) - 23 avril-5 mai 2013 (9)
Paris-Naples / Napoli-Parigi
Journal extime
(23 avril - 5 mai 2013)
9
29.04
Attente plutôt longue au consulat avt q’on me reçoive et qu’on me délivre contre 23 un laissez-passer.
Attente plus longue encore autour du Capodimonte d’un métro sur la ligne 2, les gens, semble-t-il, étant habitués. Après 25 ou 30’, je ressors de la station et vais à pied jusq’à la gare.
Je fais l’achat d’un pull bien soldé remarqué ds 1 vitrine du Corso Umberto [I]. Sans que je lui aie rien demandé, le vendeur me fait une remise de 4 supplémentaire.
Soir. Seul dans restaurant palestinien. Etonnement de N*** de le voir servi avec de la semoule. « Quelle différence avec le couscous ? » De fait, les tajines que je connais Ici, du riz.
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Lundi 29 avril
L’attente est longue au consulat avant qu’on me reçoive enfin et qu’on me délivre contre 23 € un laissez-passer.
Cela ne paraît rien cependant auprès de celle d’un métro sur la ligne 2, les gens, placides, semble-t-il, étant habitués à de pareils retards et ne manifestant guère d’impatience. Pour ma part, moi que rien ne presse, après vingt-cinq ou trente minutes assis sur un quai qui s’emplit à mesure, je cède à l’agacement et ressors de la station, décidant d’aller jusqu’à la gare à pied.
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Entre-temps, je suis retourné au Capodimonte — et j’ai vu le tableau du Caravage dont j'avais été frustré la fois précédente, ainsi que, dans une exposition attenante qui montre des œuvres rénovées par le mécénat de banques, un Ribera représentant saint François en méditation.
Je photographie l’un et l’autre pour Francesco (naturellement le cliché que j’ai pris de la flagellation du Christ est déformé par la contre-plongée à laquelle oblige l’accrochage du tableau).
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Je fais l’achat d’un pull bien soldé remarqué quelques jours auparavant dans la vitrine d’une boutique d’habits pour hommes du Corso Umberto I. Le vendeur me propose d’en acheter un autre et de me céder les deux à 50 euros. Je décline en souriant la proposition. Or, après que je lui ai donné 30 euros, il me rend 5 euros, me faisant une remise de 4 euros supplémentaires sur la remise initiale ! Comme je n’ai pas de mal à diviser cinquante par deux, je m’amuse de ce que nous savons compter tous les deux et suis sensible à son geste, dont je le remercie et que j’apprécie — si je puis dire — à sa juste mesure. Il me plaît surtout qu’à nouveau vole en éclats le préjugé du Français envers les Italiens — tutti ladri ! —, démenti par trois fois au moins au cours de mon séjour...
Je dîne le soir dans un restaurant palestinien, repéré dans mes quadrillages du vieux Naples. J’y suis le seul client. Si N*** s’était étonné de voir mon tajine servi avec de la semoule dans ce restaurant tunisien de la rue Daguerre, ici, celui qu’on m’apporte est accompagné de riz. Mon esprit s’envole un instant près d’Agra où j’avais mangé un excellent riz biryani, ne trouvant pas le rapprochement incongru (moins sans doute que celui dont s’était amusé N***). Si je n’étais pas seul ce soir-là dans la salle du dîner, j’y étais le seul Occidental, et j’aimerais assez savoir encore le nom de la localité où j’avais fait halte entre Dehli et Agra, afin d’y voir le Taj Mahal... Au moins le goût du biryani me revient-il, ainsi que le souvenir d’une chaleur accablante et quelques touches d’un décor, fait de nappes et mousselines un peu tape à l’œil, cossu mais feutré, donnant aux conversations cette sourdine apaisante des restaurants où l’on est poli et guindé.
Je me souviens avoir eu plus chaud dans la plaine du Gange que partout où j’ai pu aller lors de mes voyages en Asie...