Archive GA CDVII - Paris-Naples / Napoli-Parigi (journal extime) - 23 avril-5 mai 2013 (12)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Paris-Naples / Napoli-Parigi

 

 

Journal extime

 

 

(23 avril - 5 mai 2013)

 

 

12

 

 

 

1er mai

 

[JC] bel appart meubles Art Nv

[T.] & [Colin]

L stressé

 

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1er mai

 

Quand j’avais réservé mes billets d’avion pour Naples en février, je n’avais osé m’adresser à Judith. Je craignais que les travaux dans son appartement ne soient pas encore achevés, et, sachant combien l’attente était pénible de ne pouvoir emménager, je m’étais adressé à mon logeur du mois de novembre. J’avais réservé son studio près de la Place Voltaire, disponible pour quatre nuits.

T., quelques temps plus tard, qui souhaitait aller à Paris, m’avait demandé comment je m’y prenais pour mes séjours parisiens : les hôtels, d’ailleurs pleins la plupart, lui avaient paru excessivement chers.

Entre-temps, l’appartement de Judith était enfin terminé, et elle m’avait appris qu’elle, N. et les enfants devaient partir en Espagne. Aussi avais-je demandé à Judith s’ils me cèderaient le studio de N. : ainsi T. pourrait louer à ma place le studio que j’avais réservé et pourrais-je, moi, laisser un chèque du montant prévu de la location, n’ignorant pas que le budget prévu par Judith en vue des travaux s’était avéré insuffisant de bien des façons... Cela me consolait à présent de la serrure vraisemblablement cassée que Judith allait devoir réparer à son retour...

 

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Ce matin, rendez-vous est donc pris avec T. et Colin, qui viennent de Rouen, à la gare Saint-Lazare : je ferai passer T. pour le compagnon avec qui j’ai réservé. Colin, d’ailleurs, ne fait qu’accompagner T. — serait-ce sa vocation ? j’ai, quoi qu’il en soit, renoncé à comprendre quelle est la nature ou la fréquence de leurs relations... — et repartira le soir même.

 

Je les attends à la gare Saint-Lazare, où je n’ai jamais mis les pieds, en bout de quai. (Je songe à C***, dont je sais qu’il a longtemps habité tout près.)

 

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Nous nous rendons Place Voltaire. Là, tandis que Colin nous attend dans un café, nous rencontrons le compagnon de V***, à qui je présente T. en lui disant que je serai reparti avant le 5, que c’est donc T. qui lui rendra les clés.

T. se montre enchanté du studio. Nous retrouvons Colin dans ce café où j’avais donné rendez-vous à Aymeric fin octobre.

Colin n’est pas très liant. Peut-être est-il exagérément timide, ce petit cheveu sur la langue, cette voix un peu mièvre et féminine — comme sont féminines certaines de ses postures — expliquant peut-être cela. Pour ma part, je le trouve plutôt sympathique ; il m’émeut même quelque peu. Mais je ne suis pas sûr que cette sympathie soit réciproque. Je me suis parfois demandé comment, puisque il est enseignant en collège, il tient ses classes ; mais après tout peut-être sait-il aussi bien mener son monde qu’il paraît parfois mener T... (Et de me reprocher aussitôt mes interrogations. Tout cela ne me regarde pas.)

 

Je romps donc assez vite cette méditation à part moi — et décide que je suis en trop. T. a mon numéro de portable et il m’appellera pour qu’on se voie. Peut-être même déjeunerons-nous ensemble vendredi, Valérie, lui et moi. Encore faut-il, précise-t-il, qu’il soit suffisamment en train ce jour-là — et qu’il ait envie de renouer avec Valérie, qu’il connaît bien, mais que son mariage avec Denis, quelques autres traverses, ont contribué à éloigner...

J’ai dans ma valise ce roman que T. m’a prêté, écrit par un de ses amis que connaît aussi Valérie et que je lisais sans enthousiasme à Naples, mais qui, à défaut de constituer une “chaîne” comme je les aime, pourrait être un passage à témoin des uns aux autres. Et je serais évidemment désolé que T. laisse passer cette occasion de retrouvailles, dont je sais que Valérie serait heureuse qu’elles aient lieu...

Je n’insiste toutefois pas, ayant déjà parfois épuisé mes arguments auprès de T. concernant Valérie. Je me dis d’ailleurs qu’il entrait sans doute une part de coquetterie dans ses fins de non-recevoir lorsque je m’essayais à des plaidoyers, et je n’entends pas non plus le prier davantage, n’aimant guère forcer la main à qui que ce soit.

 

Après avoir quitté T. et Colin, je renonce très vite à chercher un musée ouvert en ce jour férié.

 

*

*    *

 

Le soir, après avoir dîné avec B. — dans un restaurant qui imite les anciens bistros parisiens, où, si les céramiques murales répercutent un peu trop les conversations, nous mangeons agréablement —, je rencontre Jean-Christophe.

Il habite un deux-pièces, petit mais beau, au pied d’une station de métro du centre de Paris. Je remarque aussitôt meubles et objets Art nouveau, qui constituent notre premier sujet de conversation.

 

Jean-Christophe est sympathique, liant, agréable. Et c’est en toute fluidité que la conversation glisse à des gestes...

Et les gestes mènent à son lit.

 

 

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